samedi 22 septembre 2012
Géorgie, retour à la case prison
On voit des détenus subir viols et tortures aux bons soins de
geôliers hilares. Ça se passe dans une prison de Tbilissi, en Géorgie,
où la “Révolution des roses” ne semble plus qu’un lointain souvenir. Une
vidéo filmée au sein de l’établissement – par qui ?- tourne en boucle
sur Internet. À la veille de législatives cruciales, le scandale ébranle
le régime et remet en selle une opposition jusqu’alors peu fringante.
Conscient
du danger, le président Saakachvili réagit avec une spectaculaire
promptitude. Les gardiens impliqués, ainsi que les dirigeants de la
maison d’arrêt, se retrouvent sous les verrous. Chacun son tour. Toute
l’administration pénitentiaire est suspendue, on place à sa tête un
défenseur reconnu des droits de l’homme. Charge à lui de nettoyer les
écuries d’Augias… En attendant, la police assurera la surveillance des
prisonniers.
A priori, le vigoureux sursaut du chef de l’État
mérite tous les éloges. Sauf qu’il restait sourd, depuis des années, aux
critiques émises par les Géorgiens eux-mêmes sur la situation
carcérale. Ainsi qu’aux pressions exercées par l’Europe et les
États-Unis, ses principaux alliés.
Seule la perspective d’une
défaite électorale le pousse aujourd’hui à virer de bord. Plutôt que
d’un élan du cœur, on parlera ici d’intérêt bien compris. Que
M.Saakachvili ne se fasse pas trop de souci quand même. Les images
indignes d’Abou Ghraib n’avaient pas empêché George W. Bush d’être réélu
en 2004…
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