Le président en plastic, c'est Hollande |
Après moins de trois semaines de villégiature, François Hollande revient à l’Élysée. Sa rentrée promet d’être aussi chaude que l’actuel épisode caniculaire. Sociales, économiques, politiques, les difficultés seront multiples. La parenthèse des vacances a pu les faire oublier provisoirement. Mais rien n’est parfois plus trompeur que l’oubli.
La déferlante des plans sociaux, amorcée dès le lendemain de la présidentielle, n’en est sans doute qu’à ses débuts. Entre des réductions d’effectifs spectaculaires dans de grands groupes et, bien que moins visibles, les licenciements dans d’innombrables petites et moyennes entreprises, ces deux flux convergents viendront grossir les rangs des chômeurs. Les experts prédisent de surcroît une conjoncture atone, voire récessive, ce qui aggravera encore la situation de l’emploi.
S’ajoutent, par ailleurs, des sujets hautement embarrassants pour les socialistes, parmi lesquels celui du démantèlement des camps de Roms. Manuel Valls traite ces opérations d’une manière avant tout policière, guère différente de celle employée sous la droite, suscitant ainsi des réserves y compris au PS. Une réunion interministérielle est prévue dès cette semaine autour du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, rencontre qui ressemble fort à un recadrage. Sur un tel dossier, comme sur celui de la règle d’or budgétaire – qui sera débattue en septembre au Parlement – la gauche de la gauche ne demande qu’à se réveiller et Jean-Luc Mélenchon, ce week-end, a été le premier à le faire.
Aucun péril immédiat dans la demeure : François Hollande n’a pas besoin des voix du Front de Gauche pour gouverner. Et l’opposition est trop occupée à se choisir un nouveau patron pour être véritablement audible. Il n’empêche que le chef de l’État devra s’adapter au contexte anxiogène qui se profile, en étant à la fois plus présent sur la scène intérieure et plus clair dans des orientations restées beaucoup trop floues.
Bref, comme le dit l’expression populaire que les Français appliquent en ce moment dans leur vie quotidienne, il va falloir « mouiller la chemise ».
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