51% pensent que leur pays se porterait mieux hors de la zone euro et
71% veulent que la Grèce en sorte si les engagements ne sont pas tenus.
Les Allemands ne sont pourtant pas les plus critiques à l'égard de la création de l'union monétaire. D'après une étude du Pew Research Center réalisée fin mai, 44% des Allemands estiment que l'euro est une bonne chose contre 37% Espagnols, 31% des Français et 30% des Italiens.
Mais l'opinion publique allemande est divisée sur ce que la zone euro, dont les membres sont tour à tour menacés par la crise de la dette, apporte à leur pays. Première économie du continent et principal contributeur aux plans d'aide, l'Allemagne a pourtant vu à son tour sa note «AAA» mise sous perspective négative par l'agence de notation Moody's à cause des risques d'éclatement de la zone euro. La pilule a du mal à passer dans le pays qui s'est érigé en modèle de rigueur budgétaire.
L'attachement des Allemands à leur ancienne monnaie, le mark, reste même plus fort qu'ailleurs: 40% d'entre eux aimeraient y revenir, selon un sondage réalisé en juin par l'institut Ifop-Fiducial pour le Journal du Dimanche. Une proportion stable par rapport à un an plus tôt. En France et en Espagne, 25% de la population souhaitent un retour au franc et à la peseta. Les Italiens sont 28% à vouloir retrouver la lire.
Si la Grèce ne tenait pas ses promesses...
Concernant la Grèce, les Allemands restent très hostiles à une renégociation des mesures de rigueur imposées à Athènes par ses créanciers en échange des plans de sauvetage. Le nouveau gouvernement grec en a pourtant fait son cheval de bataille. Le sondage paru ce dimanche montre que 71% des Allemands demandent une sortie de la Grèce de la zone euro si le pays ne respectait pas ses engagements budgétaire.Or, le ministre de l'Économie allemand Philipp Roesler affirme justement dans un entretien au même journal qu'il y a «des doutes considérables sur le fait que la Grèce tienne ses promesses de réformes». «La mise en oeuvre [des réformes] est hésitante, ajoute-t-il. Aucune administration fiscale fonctionnelle n'a encore été mise en place. En outre, il n'y a eu pratiquement aucune avancée dans la privatisation des biens publics promise.»
64% des Allemands estiment que leur pays ne devrait pas lui venir en aide, selon un sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro réalisé en juin. Les Français sont 53% à le penser, les Espagnols 46% et les Italiens 36%.
En novembre 2011, un sondage réalisé au moment où George Papandréou, alors premier ministre grec, annonçait un référendum dans son pays, montrait que 68% des Allemands estimaient que la Grèce n'avait pas d'avenir dans la zone euro.
Pourtant, une sortie de la Grèce et a fortiori un éclatement de la zone euro pourraient coûter très cher à l'Allemagne. Une étude du ministère des Finances allemand publiée le mois dernier prévoyait que le PIB chuterait de 10% dans ce scénario et que le taux de chômage grimperait de 6,7% à 12%.
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