François Hollande
a défendu lors d'un déplacement, hier, dans le Gers le foie gras
français, victime de la guerre engagée dans le monde anglo-saxon par les
lobbys anti-gavage au nom du bien être animal.
"Les éleveurs français ont fait de gros efforts pour se mettre aux
normes, pour respecter toutes les conditions qui leur étaient imposées
au titre de l'Europe pour le bien être animal", a souligné le chef de
l'Etat lors de la visite d'une exploitation à Monlezun, consacrée
notamment à la production de foie gras de canard.
"Le foie gras, c'est une grande production française qui honore les
éleveurs qui s'y consacrent. Nous consommons pratiquemment la production
que nous faisons en France mais nous avons aussi de l'exportation et je
ne laisserai pas mettre en cause les exportations de foie gras,
notamment dans certains pays ou certains Etats en Amérique", a assuré
François Hollande faisant allusion à la Californie. Cet Etat américain interdit par la loi depuis le 1er juillet la production et la vente de foie gras.
"Ils ne peuvent pas défendre le libre échange et empêcher la venue d'un
bon produit comme le foie gras. S'il le faut, j'en apporterai aux
autorités de ce pays autant qu'il sera nécessaire, ce sera pour leur
plus grand plaisir", a affirmé le chef de l'Etat tout en reconnaissant
ne disposer que de sa force de "conviction" pour faire plier les
Américains.
"On ne peut pas empêcher l'exportation pour nous, l'importation pour les
Etats-Unis d'un produit" dès lors que "les normes sanitaires" et celles
"du confort animal" sont respectées, s'est insurgé le président de la
République.
"Le foie gras quand même on voudrait tellement le consommmer ici en
France et parfois par manque de pouvoir d'achat nous ne le pouvons pas,
je ne voudrais pas en priver les Américains!", s'est tout de même amusé
François Hollande.
"Les agriculteurs affrontent une situation particulièrement tendue en raison du prix des céréales, c'est la raison pour laquelle j'ai demandé à Stéphane Le Foll de saisir les instances auprès du G20 qui doivent prendre toute la dimension de la volatilité des prix des matières premières et notamment des céréales", a dit le chef de l'État qui visitait samedi une ferme dans le Gers.
Le ministre de l'Agriculture, qui accompagnait François Hollande, a précisé dans un communiqué avoir saisi le secrétariat du Système d'information sur les marchés agricoles (AMIS) basé à l'agence de l'ONU pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO) à Rome. Le ministère souligne par ailleurs que "si la situation l'impose, Stéphane Le Foll convoquera une réunion informelle du Forum de réaction rapide".
Lors du G20 de juin 2011, les vingt économies les plus puissantes de la planète avaient trouvé un accord sur un plan d'action pour lutter contre la volatilité des prix agricoles. Soulignant l'importance d'avoir de bonnes informations au bon moment, le système AMIS avait été mis en place. La création d'un Forum de réaction rapide avait aussi été décidée avec pour mission de promouvoir "la cohérence et la coordination politiques en temps de crise".
Les États-Unis traversent actuellement l'une des pires sécheresses de ces 25 dernières années affectant la production de céréales.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire