TOUT EST DIT

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dimanche 29 juillet 2012

La réconciliation Merkel-Hollande    


Angela Merkel et François Hollande se sont dit vendredi « déterminés à tout faire pour protéger la zone euro. » Cette déclaration a immédiatement redonné du tonus aux Bourses, qui dégringolaient depuis le début de la semaine.
Il y avait urgence à donner un signal aux marchés… et aux Européens, car l’euro est à nouveau dans une tourmente violente. En Grèce, rien ne va mieux ; en Espagne, les régions sont au bord de la faillite et le renflouage des banques alourdira la dette de l’État. À tel point que des rumeurs insistantes font état de la nécessité d’un quatrième plan d’aide pour Madrid, après ceux d’Athènes, Dublin et Lisbonne. Un plan à 300 milliards d’euros…
La rupture de l’axe « Merkozy » après l’élection de François Hollande, et les tensions qui ont suivi entre Paris et Berlin, alimentaient les inquiétudes. Si la France et l’Allemagne se déchirent, c’est l’euro qui partira le premier en lambeaux. La déclaration du tandem « Merkhollande » a été d’autant plus appréciée qu’elle fait suite à des propos du même type de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne. « La BCE est prête à faire tout ce qui est nécessaire pour préserver l’euro », a déclaré l’Italien jeudi, ajoutant : « Croyez-moi, ce sera suffisant. »
Tout cela est bien beau… mais reste affreusement général. Que recouvre le « suffisant » de Draghi ? Sur quelles bases se sont « réconciliés » Hollande et Merkel ? Personne n’en sait rien, et peut-être pas les protagonistes eux-mêmes. Ils ont paré au plus pressé pour éteindre un incendie qui devenait incontrôlable. Le feu a un peu perdu en intensité, mais ce qui l’alimente reste présent. Si des mesures concrètes ne sont pas effectives dans les toutes prochaines semaines, les flammes reprendront de plus belle.
La plus embarrassée est Angela Merkel, qui se heurte à une opinion publique qui refuse de continuer à payer pour « le laxisme des autres ». La Banque centrale allemande n’a pas craint de montrer les crocs en réaffirmant son opposition à tout rachat de dette publique par la BCE. Et ceci dès vendredi. La menace de l’agence Moody’s de baisser la note souveraine de Berlin ne peut que renforcer les réticences des Allemands à ouvrir une nouvelle fois leur porte-monnaie.
Merkel et Hollande sont allés au feu avec la seule arme de la parole. C’est courageux, mais un peu léger.

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