TOUT EST DIT

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dimanche 29 juillet 2012

Bientôt licenciés, ils veulent tout faire péter

Alors que leur entreprise a été placée en liquidation judiciaire, les 53 salariés de MGF Logistique, qui stocke des produits chimiques, menacent de mettre le feu aux quelques 7000 palettes de produits dangereux que compte le site.
Les salariés d'un site de stockage de produits chimiques d'Orchies (Nord), placé lundi en liquidation judiciaire et dont les 53 salariés vont être licenciés, ont menacé jeudi de mettre le feu à des produits dangereux. Ces salariés de MGF Logistique, dont le siège est à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine), du groupe G7, exigent des négociations sur des indemnités supra-légales ou leur reclassement. Ils occupent le site depuis le début de la semaine.
Des discussions avec la direction, par l'intermédiaire de la direction départementale du travail, ont débuté dans l'après-midi et ont duré jusque tard dans la nuit jeudi, a rapporté Corinne Douay, salariée et membre du CE. La direction et les salariés ne se sont pas entendus notamment sur le montant d'une enveloppe globale pour les salariés non repris, a-t-elle expliqué. "On a négocié le calme pour demain (vendredi)", a-t-elle ajouté, précisant que le blocage continuerait toutefois jusqu'à la reprise des négociations prévue lundi. Le site, qui stocke notamment des produits d'entretien et des peintures pour automobile, est classé "Seveso bas".
A titre d'avertissement, les salariés ont fait brûler plusieurs palettes de produits d'entretien pour automobile face aux quais de déchargement du site, où ils ont également disposé une palette de quatre fûts de 200 litres de produit inflammable. Selon les salariés, il y aurait 7.000 palettes de produits dangereux sur le site. Dans la journée, sur le toit de l'entreprise, une poignée de salariés ont menacé de faire brûler des bidons de produits chimiques. "(Nicolas) Rousselet (PDG du groupe G7), viens négocier ou on fait tout brûler", a clamé l'un d'eux.

"S'il faut tout faire péter, ils vont le faire" MGF comprend sept sites en France, mais celui d'Orchies a été filialisé le 1er avril, placé en redressement judiciaire le 4 juillet puis liquidé sans attendre la date du 13 août fixée pour le dépôt d'offres de reprise car les salaires ne pouvaient plus être versés, selon Sébastien Béhague, délégué CGT. "On demande à partir la tête haute", a-t-il souligné. Selon ce syndicaliste, la direction a quitté les lieux et le liquidateur judiciaire a demandé aux salariés de faire de même. Un autre site nordiste de la société, à Anzin, serait également en redressement judiciaire.
"Des salariés sont pratiquement au bord du suicide. Certains ont des crédits à la consommation, certains ont acheté une maison avec un crédit sur 30 ans qu'est-ce qu'ils vont faire?" s'interrogeait un des salariés, Kadda Boukhari. "C'est en train de dégénérer", a affirmé un autre salarié, évoquant le "ras-le-bol" des employés, qui veulent "prendre des décisions radicales". "S'il faut en arriver là et tout faire péter, ils vont le faire", a-t-il averti. L'avocate du comité d'entreprise, Me Anne Duriez, a affirmé "comprendre la colère et le désespoir des salariés car on s'est moqué d'eux".
Elle a invoqué une "filialisation frauduleuse qui a permis à MGF Logistique de se désintéresser des salariés (..) après avoir promis qu'il n'y aurait pas d'incidence sur l'emploi. Cet abandon des salariés est doublement choquant car le groupe le fait payer par la collectivité", a-t-elle poursuivi, demandant que le groupe "dédommage les salariés pour ce qu'il leur a fait".
Le directeur général adjoint de MGF Logistique Allan Underwood a rappelé que le CE d'Orchies avait été débouté par la justice de toutes ses démarches contre la filialisation, intervenue tardivement sur ce site du fait de troubles sociaux. Selon lui, le groupe a investi à Orchies 15 millions d'euros ces cinq dernières années mais le site perdait 100.000 euros par mois du fait du retrait de certains clients. Selon lui, les troubles sociaux découragent les repreneurs potentiels.

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FRANÇAIS QUE DE 

VOULOIR 

DÉTRUIRE 

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TRAVAIL.
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PAREIL, LES 

TRENTE CINQ 

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FRANCE S'ENFONCE 

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