jeudi 7 juin 2012
Référendum irlandais, Poutine, politique migratoire... Ces mines qui commencent à exploser sur le parcours de François Hollande
Montebourg qui « tombe à gauche », le contrôle
des loyers voulu par Cécile Duflot, et le portrait présidentiel du
célèbre Raymond Depardon.
En
acceptant à plus de 60 % des votants l’adoption de la «règle d’or», les
Irlandais ont tout simplement donné un coup d’arrêt aux manœuvres du
nouveau président français. On voit mal l’Union européenne leur
demander de revoter pour renoncer à une règle d’austérité qu’ils
viennent de stoïquement adopter et qui a déjà été acceptée par les
parlements du Danemark, de la Grèce, du Portugal et de la Slovénie.
Dès le lendemain des législatives, François Hollande devra dire à son
électorat que, ma foi, il n’a plus qu’à se serrer durement la ceinture
pour ne pas être expulsé un jour de l’Euroland. S’il a besoin du Front
de Gauche au Parlement, l’administration de la potion amère promet
d’être amusante !
François
Hollande a-t-il décidé de se débarrasser rapidement du remuant
Montebourg en utilisant la méthode la plus efficace : le laisser faire
et dire ce qu’il lui passe par la tête ? Dans ce cas, le résultat sera
vite atteint. On sourit en effet en lisant la réponse du ministre du
redressement productif à un journaliste du Monde, au sujet des emplois
menacés en France.
Question : « Quelle est votre méthode pour répondre à l'afflux de demandes d'aides ? »
Réponse
: « Notre rôle est de tout faire pour sauver les emplois qui peuvent
l'être. C'est pour cela que nous avons besoin d'anticiper au maximum. Je
lance donc un appel aux chefs d'entreprise : il est préférable de demander des mesures de soutien bien avant l'apparition de difficultés. Au quotidien, nous avons conçu une cellule en forme de commando composée de quatre personnes qui parent à l'urgence. »
Quatre
personnes pour faire face aux demandes formulées par les chefs
d’entreprise français avant même que des difficultés apparaissent ! C’est
naturellement le meilleur moyen d’être submergé par les sollicitations.
Même les quatre fantastiques de la bande dessinée américaine ne
suffiraient pas à relever pareil défi. A croire que Montebourg a décidé de « tomber à gauche » rapidement en prétextant ne pas avoir les moyens de sa politique.
Ses
conceptions de la finance et de l’entreprise sont du reste éclairées
par des remarques valant leur pesant d’arachides. Parmi les quatre
super-héros recrutés figure en effet un certain «Christophe Bejach, ancien banquier qui s'est mis au service de la France», nous apprend le ministre productivement redressé. Ainsi donc, au service d’une banque, on ne sert pas son pays ; au service d’Arnaud Montebourg : oui !
Autre
perle, le slogan cégétiste de la lutte contre le «licenciement
boursier», petit satan fantasmatique de gauche, va devenir projet de
loi. «Lorsque des sites rentables à marge insuffisante sont abandonnés
par des groupes pour des raisons purement financières, nous travaillons
sur des mécanismes permettant la vente par voie judiciaire à un
repreneur au prix du marché, sans spoliation.», nous apprend Montebourg.
Hélas, pour qu’une entreprise puisse décider de délocaliser une
unité de production pourtant rentable pour réaliser davantage de profit
ailleurs, c’est qu’elle est en position dominante sur son marché et,
dans ce cas, la vente par adjudication ne donnera rien car nul ne pourra
la concurrencer.
Et si
elle le fait parce qu’en réalité la concurrence l’oblige à délocaliser,
ladite vente ne donnera rien non plus, l’unité de production n’étant
plus assez profitable. Bref, une bouillie idéologique épaisse va napper le redressement productif tant attendu.
La
haine de Nicolas Sarkozy dans une large fraction de l’opinion se
focalisait sur sa prétendue agitation. Elle n’était en réalité, dans les
affaires internationales, qu’une énergie qui gommait un peu le déclin
de notre pays et de son influence. En quelque sorte, n’en déplaisent à
tous ses contempteurs, Sarkozy compensait par son dynamisme personnel un
affaiblissement collectif. Le soutien de ses homologues chefs d’Etats
et de gouvernements lors de la campagne électorale en témoigna.
Avec le président «normal», la France retrouve donc rapidement sa vraie place. Et les faux-pas diplomatiques s’accumulent.
D’abord,
les bons mots et petites blagues hollandaises distillées dans le
«Canard enchaîné» au sujet d’Angela Merkel et de sa psycho-rigidité
supposée sont dévastatrices. Voudrait-on contraindre la
chancelière, pour ne pas perdre la face, à ne rien céder à la France
qu’on ne s’y prendrait pas autrement ! C’est en faisant croire
qu’il se pliait à l’austérité voulue outre-Rhin que Sarkozy parvint à
faire accepter aux Allemands la politique de la planche à billets mise
en œuvre par Draghi.
Ensuite, les avanies
prodiguées par un Poutine crâneur à l’Elysée même, ont cruellement
montré le danger qu’il y a à s’avancer à terrain découvert en demandant
aux Russes des concessions sur le dossier syrien sans avoir aucun moyen
de pression réel.
Bref, sur deux sujets majeurs, déjà deux erreurs.
Démagogie
oblige, miss Blue jean 2012, alias Cécile Duflot, veut limiter les
loyers à la «relocation» quand ils atteignent un niveau qu’elle jugera
«anormal». C’est Paris qui est essentiellement visé, ville où elle vient
d’être électoralement parachutée.
Le problème est que la flambée des loyers parisiens a deux causes majeures : une
insuffisance de l’offre foncière accentuée par l’action même des Verts
et des socialistes qui ont adopté un Plan local d’urbanisme doté d’un
coefficient d’occupation des sols malthusien d’une part ; la politique
de préemption municipale massive pour créer des logements clientélistes
dits sociaux d’autre part. Ces deux actions conjuguées
réduisent l’offre privée à peau de chagrin, font monter les prix de
vente et, dans leur foulée, ceux de la location. Bref, la parabole du
pompier pyromane est parfaitement illustrée en matière immobilière grâce
à ces élus.
Comme le disait Ronald Reagan,
dont je conçois que Cécile Duflot ne médite pas souvent les paroles, à
propos de l’économie administrée : «Quand ça bouge, on taxe ; si ça
bouge encore, on réglemente et quand ça ne bouge plus, on subventionne
!»
Si
Raymond Depardon, un de nos plus grands cinéastes et photographes,
n’était pas l’auteur du phénoménal cliché promu au rang de portrait
officiel du chef de l’Etat, il est probable que les moqueries se
seraient déchaînées.
Notre pauvre président a
l’air engoncé, une sorte de martien habillé en costume local pour
tenter de se faire accepter par la population envahie.
Mais ce n’est pas grave, les commentaires positifs des pairs de Depardon lui sont acquis eu égard à la notoriété de l’artiste. Il est amusant de les voir feinter pour éviter de dire ce qu’ils pensent vraiment . Ceux
de la presse le sont également à raison de l’orientation politique de
l’élu. Décidément, il flotte un vrai parfum de Poutine sur les jardins
de l’Elysée en ce printemps !
C’est
ce que doivent se dire les auteurs du dernier découpage, on constatant
que les Français d’Outre-Atlantique votent majoritairement à gauche. Il
faut dire que l’abstentionnisme record a probablement marqué davantage
ceux qui travaillent dans le secteur privé que les enseignants et autres
fonctionnaires expatriés. Tout fout le camp !
En
matière de politique migratoire, les textes sont moins importants que
la façon dont ils sont mis en œuvre. Les satisfactions de pure forme que
François Hollande entendait donner aux associations de défense des
immigrés légaux ou clandestins vont se heurter à la volonté de ces
dernières d’obtenir des vraies concessions et un affaiblissement durable
et généralisé des mesures de refoulement et d’expulsion.
Montée en épingle par RESF (Réseau Education Sans Frontières) et Médiapart, l’affaire Gervais Gantchou en témoigne déjà : ce Camerounais de 30 ans menacé d’expulsion du territoire est présenté
comme le "premier père d'enfants français expulsé par Hollande". Deux
fois condamné pour vol et escroquerie, père d’enfants dont la justice a
dit qu’il ne s’en occupait pas ? Peu importent les décisions des
juridictions nous explique RESF : « Le ministère assure détenir deux
jugements rendus par deux tribunaux assurant que Gervais Gantchou ne
s'occupe pas non plus de sa seconde fille. Comment aller contre une
décision de justice ? C'est un sophisme trop souvent entendu de la
bouche des conseillers de M. Sarkozy pour accepter qu'il soit repris par
ceux de son successeur.»
Bref, quand les
tribunaux se prononcent dans un sens qui ne convient pas à ces
«droits-de-l’étrangiste» sourcilleux et que le pouvoir exécutif, comme
c’est son devoir, applique la loi, c’est un sophisme ! La politique migratoire va être le chemin des Dames de François Hollande.
BON DIEU ON EST MAL BARRÉ
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