TOUT EST DIT

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samedi 19 mai 2012

Les rudes débuts à l'étranger d'un président «normal»

François Hollande, élu sur un programme social, doit désormais gérer les problèmes internationaux.

"Voyez, comme je serre mes p'tits points - "Mais qu'est ce qu'il nous raconte ???
Il n'aime pas le protocole. Président, François Hollande doit quand même s'y plier. Depuis son élection et son investiture, la normalité du nouveau chef de l'État est soumise à rude épreuve. Après un aller-retour rapide à Berlin pour faire connaissance avec la chancelière Angela Merkel, mardi soir, le président de la République est en déplacement ce week-end aux États-Unis. Pour François Hollande, qui connaît mieux les routes de Corrèze et de France que les aéroports internationaux, c'est un changement de vie et de façon de faire. «Les Français élisent un président sur une politique sociale, et là ce sont des sujets internationaux qui viennent s'inviter», expliquait-il la veille de son investiture. «C'est la tâche du président de rester proche et d'être souvent loin de son pays.»
C'est un défi. La rigidité sécuritaire américaine laisse peu de place à la spontanéité française. François Hollande a prévu de traverser la rue après son entretien avec Barack Obama pour rejoindre Hillary Clinton, avec qui il doit déjeuner. Les services de police évacuent la rue manu militari. Pas de déambulation pour Hollande. Ce n'est qu'en fin de journée que le chef de l'État a retrouvé ce qu'il sait et aime faire: le contact avec les électeurs. En fin de journée à Washington, le chef de l'État s'est adressé à la communauté française, invitée pour une réception à l'ambassade. Le public, qui avait voté majoritairement pour Nicolas Sarkozy le 6 mai, ne lui était pas acquis.
Durant tout son déplacement, François Hollande a été accompagné par le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, et le ministre de l'Économie Pierre Moscovici, qui briguait aussi le Quai d'Orsay avant la composition du gouvernement. François Hollande sait ménager les susceptibilités. Il est soucieux de s'entourer des compétences de tous. Moscovici avait établi des liens avec l'administration américaine pendant la campagne. François Hollande n'est pas un spécialiste des États-Unis, loin de là. Mais il n'a jamais cherché à cultiver le contact avec le Parti démocrate américain lorsqu'il était premier secrétaire du PS. À l'inverse de Ségolène Royal, qui s'était rendue là-bas à l'occasion de la campagne de Barack Obama, il ne s'était pas déplacé. Pourtant, le président américain est devenu la nouvelle référence des socialistes français, qui en appellent souvent à lui comme à un symbole du volontarisme politique.
Lorsqu'il était jeune, dans les années 1970, François Hollande a parcouru les États-Unis. Il en avait rapporté un «goût pour les hamburgers», avait-il raconté plus tard. Le président Barack Obama s'en est amusé lors de leur déclaration commune, à l'issue de leur entretien: «J'espère que les cheeseburgers à Chicago seront à la hauteur.» Il a aussi évoqué les déplacements en scooter de Hollande. Obama a plaisanté: lui aussi aurait aimé se déplacer de cette façon, mais la sécurité n'avait pas voulu… François Hollande est encore un inconnu pour les dirigeants étrangers. Samedi, lors du G8 à Camp David, le chef de l'État devrait parfaire son carnet d'adresses.

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