mercredi 2 mai 2012
Le duel des faux jumeaux
Ils ont grandi tous les deux à Neuilly, ils sont entrés à l’Assemblée
le même jour, ils ont gravi les marches quatre à quatre dans leur
parti, pugnaces et tenaces face au mépris de leurs pairs qu’ils ont
souvent subi…
Les duettistes du soir se sont croisés tant de fois
depuis 25 ans, jusqu’à se tutoyer, et ont tant de fois croisé le fer
dans d’obscurs colloques ou des plateaux télévisés de second rang qu’on
se demande comment ils peuvent encore se surprendre et nous étonner.
Après ce quinquennat bien court et cette longue campagne, on a
l’impression de les connaître par cœur. Nicolas Sarkozy avance depuis
toujours au culot, baïonnette au canon, animé d’une foi en lui sans
mesure. Dans cette campagne, il cogne plus fort, il tire plus à droite.
François Hollande marche à la normalité, avec une rare vivacité
d’esprit, piquée de pointes d’ironie. Depuis deux mois, il ne dévie pas
de sa posture de rassembleur. On devine que le Président va esquiver les
chapitres sur son bilan et son adversaire les questions sur
l’immigration. On pressent un Hollande cherchant à prendre de la hauteur
et un Sarkozy affichant son expérience… On peut penser qu’ils ne
s’étendront pas sur les affaires et les personnages qui pourrissent ce
second tour. Et pourtant, ils devront s’affronter, sans pitié ni
retenue. Pas parce que c’est un jeu. Mais parce que l’enjeu de ce débat
n’est ni plus ni moins que l’avenir du pays plongé dans une crise
profonde. A eux de nous dire ce soir comment ils envisagent de nous
construire cet avenir.
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