dimanche 15 avril 2012
Les prisonniers de la campagne
La vie quotidienne des Français est décidément bien oubliée dans cette
campagne électorale. Après la viande halal et autres thèmes essentiels,
Florence Cassez vient ainsi d'être invitée à l'élection présidentielle.
Le voyage d'un ex-ministre au Mexique et une petite phrase du directeur
de campagne de François Hollande ont suffi à déclencher une vague
d'indignation chez les amis de Nicolas Sarkozy. Même l'avocat et la
famille se sont sentis tenus de s'exprimer. Et l'équipe du candidat PS a
dû se fendre d'un démenti apaisant. Une tempête dans un verre d'eau,
qui montre la nervosité croissante des états-majors des deux favoris au
coude à coude dans les sondages à une semaine du scrutin. Hier encore,
ce fut aussi au tour de la reconnaissance de « la responsabilité
historique » de la France dans l'abandon des harkis. Cinquante ans
après, il est temps, mais chacun l'avait déjà compris depuis belle
lurette
Chaque parcelle d'électorat, chaque sujet susceptible de
déclencher une émotion dans le public devient matière à controverse ou à
petite phrase pour gagner quelques milliers de bulletins. Ils sont
pourtant bien plus à songer à l'abstention, faute d'entendre parler de
leur avenir et de projets concrets susceptibles de répondre à leurs
inquiétudes ou à leur rejet de la politique. Les derniers grands
meetings de ce week-end sont une des dernières occasions de les
convaincre de rejoindre tous ceux qui font encore le choix de voter,
tout en éprouvant souvent bien des doutes. Avec des questions bien plus
aiguës qu'une éventuelle action en faveur d'une malheureuse prisonnière,
prise en otage d'une campagne dont elle reste aussi bien loin.
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