dimanche 15 avril 2012
Étalage de biceps
À une semaine du premier tour de la présidentielle, François Hollande
et Nicolas Sarkozy mesurent aujourd’hui le volume de leurs biceps en
organisant leur grand meeting parisien de fin de campagne. Le président
sortant mise beaucoup sur le rassemblement auquel il appelle place de la
Concorde, où il avait fait une apparition au soir de son élection en
2007, avant de fêter sa victoire au Fouquet’s. Il vient de vivre une
semaine difficile, avec un temps de parole audiovisuel aligné sur celui
de tous les autres candidats et des sondages à nouveau en berne. Pour
lui, c’est peut-être la dernière occasion de reprendre l’initiative.
François
Hollande ne peut pas être en reste, sur l’esplanade du château de
Vincennes. Lui aussi est désormais noyé à la télé dans la masse des
autres candidats. S’il a repris la tête de la course dans la plupart des
sondages, ce n’est pas tant parce qu’il a progressé, mais surtout parce
que son adversaire a reculé. Le candidat socialiste n’a jamais vraiment
réussi à susciter l’adhésion, et s’il mène la course depuis le début,
c’est d’abord par antisarkozysme.
Le PS aura fort à faire pour
égaler la ferveur des meetings de Jean-Luc Mélenchon, qui a encore
rassemblé des dizaines de milliers de personnes, hier à Marseille.
Surtout, il faudra rattraper et faire oublier le faux-pas diplomatique
mexicain. Voilà des semaines que la droite attaque Hollande sur ses
faiblesses à l’international. Cela l’a-t-il poussé à la faute ? Toujours
est-il que l’envoi d’une délégation pour « restaurer » la confiance
entre le Mexique et la France, se traduit par un bide. La famille de
Florence Cassez, condamnée à 60 ans de prison, n’a visiblement pas été
consultée sur l’opportunité d’un tel voyage. Elle a été terrifiée par
les conséquences de l’initiative. Le rétropédalage de l’équipe Hollande
ne redorera pas l’aura mondiale du candidat. Voilà un épisode qui
rappelle (douloureusement) aux socialistes celui de la visite, début
2007, de Ségolène Royal sur la Grande muraille de Chine. Avec, cette
fois, une dimension humaine plus dramatique que la « bravitude » de
l’ex-candidate.
À gauche comme à droite, l’étalage de biceps de
cet après-midi aura d’abord pour objectif de se mettre en confiance… ou
de retrouver l’espérance. Car la campagne des deux principaux candidats
n’a rien eu de flamboyant jusqu’à présent.
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