lundi 9 avril 2012
Kitsch républicain
Grand moment de rigolade pour les uns, de ringardise pour les autres,
les clips des candidats vont maintenir pendant 12 jours l’illusion
qu’une campagne électorale en France, c’est équitable, bien propre, bien
réglementé. Grâce à ces survivances « vintage » de l’ORTF et aux
chronos du temps de parole, l’honneur sera sauf pour l’audiovisuel
public, l’apparence sera préservée pour l’institution républicaine,
abritée sous le label solennel « officiel », destiné à nous faire croire
que Cheminade = Sarkozy. Les clips négatifs, les attaques personnelles
et les caricatures sur les adversaires prolifèrent sur les réseaux
sociaux. Parce que les grands partis ont acheté légalement des listings,
les citoyens recevront par SMS ou Facebook des appels au vote samedi 21
et dimanche 22. Mais « officiellement » tout cela n’existe pas dans la
campagne.
Même si Jean-Pierre Elkabbach est toujours là, le monde
de l’image a changé depuis l’ORTF et internet n’est pas le monde de
oui-oui. En refusant d’assouplir la règle, de libérer la parole et le
temps de parole pour s’adapter à cet univers nouveau, le législateur
agit comme s’il ignorait que la communication compte autant que les
idées, les programmes, la stature du candidat. En habillant la campagne
de ce kitsch républicain, la classe politique se coupe des jeunes
générations qu’elle doit pourtant éduquer et inciter au vote. Moderniser
la campagne officielle, c’est devenu un devoir civique.
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