Clips, affiches, professions de foi : le rituel
électoral de la dernière quinzaine qui commence aujourd’hui vise à
instaurer une égalité entre les dix candidats, jusqu’au 20 avril. En
réalité, ils ont largement les moyens de contourner les règles…
Jusqu’au 20 avril, Jacques Cheminade va disposer dans les médias
audiovisuels, sur les panneaux électoraux et dans les boîtes aux lettres
du même espace d’expression que Nicolas Sarkozy ou François Hollande.
Les
dix candidats se soumettront au cérémonial de clips chronométrés et
millimétrés. Leurs militants ou des sociétés rémunérées colleront des
affiches formatées qui seront maquillées, taguées, arrachées. Le citoyen
recevra « la propagande » déposée dans les préfectures et tellement
encadrée qu’il est interdit de confronter ses idées et de comparer son
programme avec l’adversaire.
La question est donc posée : cette campagne officielle est-elle factice ?Le président du CSA Michel Boyon demande de changer la loi afin d’ enrichir le débat politique. Pour le politologue Stéphane Rozès, « Internet a balayé ces règles. Il y a aussi la presse écrite, les meetings. L’envoi des professions de foi en même temps que les bulletins reste indispensable pour l’information de l’électeur qui entre plus tard que les candidats dans la campagne. Mais il a aussi besoin de confrontation pour se forger une opinion. Le débat d’entre deux tours est plus important que ces actes officiels ».
Du point de vue politique, logiquement cette égalité devrait profiter aux petits candidats, marginalisés. « C’est l’effet nouveauté, découverte ou un décalage par rapport aux autres qui donne une notoriété et une sympathie soudaine à un candidat. Pas l’égalité médiatique ou une affiche » estime Stéphane Rozès. Un reportage sur la tournée du facteur Besancenot avait permis en 2002 au postier de feu la LCR de passer de 0,5 % à 4 % d’intentions de vote à J-15 du scrutin. Mais à l’époque, internet montait en puissance et Facebook n’existait pas.
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