De toute évidence la campagne du candidat socialiste n'avait jusque là que deux arguments : l'anti-sarkozysme primaire et une confortable avance initiale dans les sondages, dont il ne se privait d’ailleurs pas, avec une certaine arrogance, de tirer des conclusions quelque peu hâtives.
Les Français sont aujourd’hui en train de se rendre compte de la faiblesse immense d'une telle stratégie, qui n’est qu’esquive volontaire face aux grandes problématiques auxquelles le France est aujourd'hui confrontée. On aurait pu croire que devant cette évidence, le candidat socialiste à l’élection présidentielle se serait en toute logique orienté vers plus de précision, plus de détermination…en un mot vers plus de courage ! Il n’en est rien.
L'obsession du moment au PS ne semble guère être une obsession de la précision, de la décision, de l’honnêteté et du courage. En fait, cette obsession porte un nom : Mélenchon. Les Français ne méritent-ils pas mieux qu’une course ininterrompue derrière Jean-Luc Mélenchon, pour se rapprocher dangereusement de la gauche de la gauche ?
Il faut reconnaitre à Jean-Luc Melenchon un talent certain pour mener sa campagne : il adopte, lui, sans vouloir imiter pâlement une statue du commandeur, un style, une précision et un vrai caractère qui se distinguent du "bruit de fond de la mer" soigneusement entretenu par l’indécis et le trop consensuel François Hollande.
J'ai pour ma part la certitude que les thèses défendues par le candidat du Front de Gauche conduiraient irrémédiablement la France en quelques courtes semaines à une faillite retentissante et irréversible, mais je reconnais à l'homme un mérite. Par contraste, il est le révélateur manifeste d'un François Hollande en véritable perdition idéologique, impuissant et balotté d’indécision en indécision par des revirements ininterrompus qui lui font perdre toute cohérence.
Loin de se remettre en question sur le fond, François Hollande s'en prend donc à présent indirectement à Mélenchon dont il redoute la capacité à mettre en lumière, par contraste, son inconsistance, et de son inconstance.
L'intervention ironique et presque insultante du sénateur-maire de Lyon Gérard Collomb à l'égard de Jean-Luc Mélenchon, l’assimilant à la mise en œuvre dramatique des idéaux communistes de l’URSS et du Cambodge, procède d’une tactique purement politicienne : elle est aussi vaine que médiocre et nous démontre que la campagne du candidat PS à l'élection présidentielle est désormais assise sur un trépied : l’anti-sakozysme, les sondages, et la marginalisation de Mélenchon. Tout un programme qui permettra assurément à France de faire face aux défits qui l'attendent dans les mois et années à venir : les Français en jugeront prochainement.
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