jeudi 15 mars 2012
Taxe flottante et flottements politiques
À plus de deux euros le litre de sans plomb à Paris, le prix de
l'essence donne le vertige. Paris n'est certes pas la France mais la
France vole de record en record. Elle passe pour l'un des élèves les
plus laxistes de la classe mondiale à l'égard de ce qui constitue tout
de même, pour la majorité des usagers, une dépense contrainte. Aussi les
candidats à la présidentielle rivalisent-ils de propositions pour
tenter d'apaiser la colère de l'automobiliste « vache à lait ». Deux
camps se dégagent. Celui des « petits » candidats qui ne lésinent pas
sur les promesses ; celui des « grands » que l'on devine plus gênés aux
entournures et dont les solutions s'entrechoquent. Au blocage des prix
du pétrole et au rétablissement de la taxe intérieure sur les produits
pétroliers (TIPP) préconisés par Hollande, s'oppose le « bon sens »
citoyen prêté par Sarkozy aux Français qui feront jouer la concurrence
en allant au moins cher. Débat vieux comme le baril de brut : l'État
protecteur contre l'usager régulateur. Au premier, on objectera que le
blocage des prix relève d'un dispositif complexe et aléatoire, et que la
réduction du prix à la pompe constituerait un manque à gagner pour un
État impécunieux. Quant au second, il oublie que l'or noir n'entre que
pour 30 % dans le prix à la pompe et que la concurrence parfois
insuffisante des enseignes nourrit le phénomène inflationniste. La vraie
question, c'est que les baisses du prix du baril ne sont pas ou mal
répercutées à la pompe et que le politique est réduit à une certaine
impuissance face à l'appétit des distributeurs et à la primauté des
pétroliers. Comment les rendre vertueux ? Question à 100 000 barils.
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