TOUT EST DIT

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jeudi 22 mars 2012

Soulagement 

 La peur d’une nouvelle tuerie était immense. Les menaces planaient au hasard sur les soldats et les juifs. N’importe quel soldat, n’importe quel juif. Qui serait la prochaine victime ? Où ? L’assassin pouvait très bien changer de région. L’efficacité de l’enquête policière a heureusement fait baisser l’anxiété.
Mais sur le fond, rien n’est fini. Au délire haineux du jeune criminel il faut plus que jamais opposer la réaffirmation constante, imperturbable et absolue du principe de laïcité. Le citoyen prime sur le croyant ; la citoyenneté prime sur la profession. Toute discrimination fondée sur la ségrégation (religieuse, sexuelle, professionnelle, etc.) porte atteinte au socle républicain. C’est la laïcité qui permet à chacun d’être chez lui, de parler d’égal à égal au sein de la République ; elle est un sauf-conduit valable pour tous.
L’idéologie préalable à ces assassinats repose sur une vision communautariste de la société. Le soldat ou le juif sont niés dans leur personne, n’étant regardés que comme les représentants interchangeables d’une communauté exécrée. C’est sur de telles bases que prospèrent les exclusions porteuses de racisme.
L’unanimité des plus hauts responsables religieux est rassurante. Les délégués des juifs, des musulmans et des autres confessions s’emploient à calmer le jeu et à raisonner les excités. Leur sagesse est une preuve d’intelligence collective ; elle tourne le dos aux préjugés et montre que, parfois, notre époque est plus civilisée qu’on ne l’imagine. En d’autres siècles, le ressentiment aurait suffi à prêcher la division et la vengeance.
Casser l’engrenage de la détestation réciproque est redevenu prioritaire, ce qui souligne l’ampleur des failles qui peuvent nous engloutir collectivement. S’il y a une urgence en cette intense période électorale, elle est là. La politique, au sens noble du terme, a tout à y gagner.

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