lundi 12 mars 2012
Mêlée fermée
A deux minutes de la fin de France-Angleterre, Nicolas Sarkozy
préparait sans doute une réaction pour dresser un parallèle entre la
course-poursuite du XV de France distancé par les Anglais et la sienne
derrière François Hollande. C’est manqué pour quelques centimètres.
Comme les rugbymen bleus déployant toute la panoplie de leur jeu et
pilonnant l’Anglais, le Président a donné l’impression d’avoir jeté
beaucoup de forces depuis son entrée dans la mêlée. Valeurs de droite,
attaques frontales contre la gauche, sincérité personnalisée sur les
erreurs du passé et son avenir, posture du capitaine expérimenté dans la
tempête : Après 40 minutes d’un discours rappelant tout cela, il a
invité hier l’Europe sur une ligne à la fois fédérale et protectionniste
pour tenter la réconciliation des France du oui et du non.
Que
lui reste-t-il pour tenir six semaines ? La question vaut aussi pour
François Hollande. En dehors de son « coup » sur la taxe des très
riches, le candidat du PS s’applique moins à détailler, à compléter un
projet lâché en janvier qu’à cultiver un profil rassurant et à demander
un référendum aux Français sur le bilan du Président. Stratégie logique
et confortable mais fragile. Les autres ? Ils ne surprennent pas :
partis de loin, ils avancent avec des discours répétés depuis des mois.
La mêlée est fermée mais le jeu ouvert. Les six semaines avant le
22 avril risquent d’être longues pour les candidats et pour les Français
si les aléas de la crise et de l’actualité n’animent pas la campagne
Prisonniers de la mondialisation, de l’actualité, de leur propre image,
les candidats n’ont plus les moyens d’étaler des programmes ni d’exposer
des visions et s’en remettent aux aléas, aux postures, aux fautes de
l’adversaire.
Au moins, cela préserve l’incertitude
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