5 octobre 2009, élections
Tout juste élu, Georges Papandréou, premier ministre socialiste, lance : « Nous n’avons pas un jour à perdre ! » pour redresser l’économie. Alors que le gouvernement de droite affichait un déficit officiel à 6 % du PIB, il révèle qu’il est en réalité de 12,7 %. La Commission européenne exige une enquête approfondie pour expliquer ce décalage.
Malgré ces chiffres alarmants, les socialistes décident que la priorité est de relancer l’économie grecque et adoptent un plan pour la croissance de 2,5 milliards d’euros. La lutte contre les déficits est renvoyée à 2011.
Les agences de notation internationale dénoncent ce choix politique et baissent successivement la note de la dette grecque, ce qui renchérit les intérêts auxquels Athènes peut emprunter. Dès décembre 2009, Papandréou renonce à la relance et présente un premier plan de rigueur. De nombreux fonds spéculatifs parient sur une nouvelle dégradation des finances grecques et cette spéculation ne cesse de compliquer la position d’Athènes sur les marchés.
23 avril 2010, appel à l’aide
Athènes est contrainte de demander l’aide de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI). « Le moment est venu », lance Georges Papandréou depuis le port de la petite île de Kastelorizo. Il confirme que son pays ne peut plus emprunter sur les marchés, après que l’agence Standard & Poor’s a dégradé ses émissions au rang des « obligations pourries ». La Commission européenne se veut rassurante et le porte-parole de la Commission économique déclare : « Tout va se passer d’une façon rapide et efficace. »
2 mai 2010, feu vert européen
L’Union européenne donne son feu vert à un plan de sauvetage de 110 milliards d’euros en contrepartie d’un plan d’économies de 30 milliards d’euros comprenant des coupes salariales de 10 % dans la fonction publique et une réforme des retraites. Des manifestations et grèves se déclenchent contre la rigueur. Lors de l’une d’entre elles, trois personnes, dont une femme enceinte, meurent dans l’incendie d’une banque où a été lancé un cocktail Molotov.
Plusieurs pays semblent sombrer dans un scénario « à la grecque », par contagion, dont l’Espagne, le Portugal et l’Irlande. Les Vingt-sept décident le 9 mai d’un montant à réserver aux pays de la zone euro en péril, qu’ils fixent à 750 milliards d’euros. La Pologne déclare que la crise grecque la conduit à repousser à une date indéterminée son entrée dans la zone euro. La défiance des marchés ne faiblit pas.
31 octobre 2011, référendum avorté et nouveau gouvernement
Georges Papandréou provoque une crise politique en annonçant un référendum sur le plan UE-FMI, qui exige de nouveaux efforts des Grecs. Sous pression européenne, il y renonce le 4 novembre et démissionne le 9 novembre. Le 11 novembre, Lucas Papadémos, ancien vice-président de la Banque centrale européenne est désigné pour former un gouvernement de coalition (socialistes, droite et extrême droite). Il entame des discussions avec les banques et reçoit le déblocage d’une nouvelle tranche de prêts. Il prépare aussi, en concertation avec la troïka (UE-BCE-FMI), de nouvelles réformes et un renforcement de l’austérité. Un nouveau plan pour la Grèce semble nécessaire, ainsi qu’un abandon d’une partie des créances de la part des banques.
8 mars 2012, effacement de la dette
La Grèce parvient à éviter une faillite incontrôlée en recueillant l’assentiment d’une majorité de ses créanciers privés pour la restructuration de son énorme dette souveraine. L’offre d’échange de dette lancée le 24 février a recueilli près de 84 % d’acceptation de l’ensemble des créanciers privés, dont 85,8 % des seuls détenteurs d’obligations de droit grec, dans le cadre de la restructuration d’une dette souveraine grecque de plus de 350 milliards d'euros, selon les chiffres du gouvernement.
Le taux d’adhésion global est supérieur au seuil minimum défini par la Grèce pour procéder à l’échange, soit 75 %, et le pays évite ainsi un défaut incontrôlé. Le gouvernement recommande l’activation des clauses d’action collective (CAC) attachées aux obligations qui doivent être échangées, ce qui devrait porter au final le taux d’acceptation à 95,7 %.
Les pays de la zone euro saluent unanimement cette avancée. Le Commissaire européen aux affaires économiques, Olli Rehn, estime qu’il s’agit « d’un jalon essentiel de la réponse globale à la crise en cours ».
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