lundi 26 mars 2012
Les horreurs de la démocratie
Les élections régionales anticipées du Land de Sarre se sont soldées,
hier, par la victoire de l’Union chrétienne-démocrate. Les chiffres
n’étaient pas définitifs à l’heure où nos rotatives entamaient leur
tourbillon, mais la CDU de la chancelière Angela Merkel affichait une
avance irrattrapable, avec près de 35 % des voix. Elle conforte ses
positions de 2009 et garde une avance d’environ quatre points et demi
sur les sociaux-démocrates, principale force de l’opposition, en dépit
des nets gains (autour de six points) de ceux-ci. Le SPD est face au
célèbre verre à moitié vide, à moitié plein, tandis que la CDU fait
mieux que résister et met fin à une série de revers en 2011. Vues du
balcon de ce jeune printemps, les législatives fédérales à l’automne
2013, donc la lutte pour la chancellerie, s’annoncent indécises.
D’autant qu’en Allemagne, l’issue des élections n’est pas seulement
déterminée par la performance des deux principales formations, mais
aussi par leur capacité à trouver des partenaires fringants pour une
coalition gouvernementale viable.
Les sociaux-démocrates sont
réservés, voire hostiles à une alliance avec la Linke (la Gauche), qui
amalgame notamment des déçus de la SPD, dont Oskar Lafontaine, son
champion en Sarre, et d’anciens communistes de la RDA recyclés. Voilà
que son ascension, naguère prédite comme irrésistible, et qui inspire en
France les amis de M. Mélenchon, est stoppée en Sarre, État pourtant
plutôt ouvrier. En profite le nouveau parti des « Pirates », sorte
d’ovni politique qui, pour l’heure, exclut de gouverner avec qui que ce
soit et préfère jouer « l’opposition constructive ». Quant à une
alliance avec les Verts, la modestie de leur score ne permet guère
d’atteindre la majorité absolue. L’Union chrétienne-démocrate n’est pas
mieux lotie. Le Parti libéral (FDP), son incommode partenaire au niveau
fédéral, a subi hier une véritable débâcle, avec quelque 1,2 % des voix,
trop peu pour obtenir le moindre élu. Comme on dit sur les réseaux
sociaux, la CDU n’a pas « d’amis ». En conséquence, la Merkel locale, la
présidente régionale Annegret Kramp-Karrenbauer, a déjà proposé une «
grande coalition » dans laquelle les deux grands partis rivaux uniraient
leurs efforts. En France, nous ne risquons pas de telles horreurs.
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