Cinq ans après l'entrée en vigueur de la Révision générale des politiques publiques (RGPP), et trois mois avant l'élection présidentielle, le Centre de recherches politiques de Science-Po (Cevipof) publie une étude sur le vote des fonctionnaires. Dans cette note, Luc Rouban, spécialiste de la fonction publique, note un phénomène principal : le rejet du président de la République, Nicolas Sarkozy.
L'étude pointe également une poussée de Marine Le Pen dans certaines parties de la fonction publique, même si elle n'est pas généralisée. "Si l'élection ne voyait voter que les seuls agents du secteur public, François Hollande affronterait Marine Le Pen au second tour", résume l'auteur d'une formule choc.LE PEN EN TÊTE CHEZ LES POLICIERS ET LES MILITAIRES
Le Cevipof sépare, dans son étude, au moment d'étudier les intentions de vote du premier tour de la présidentielle, le vote des fonctions publiques d'Etat, hospitalière, territoriale, et celle des entreprises publiques. Il ventile également les votes, dans une autre classification, selon les métiers : cadres, enseignants, employés, policiers et militaires.
M. Rouban constate que les intentions de vote en faveur de Mme Le Pen sont "très marquées dans la fonction publique hospitalière comme dans les entreprises publiques". La candidate du Front national fait, dans le premier cas, jeu égal avec M. Sarkozy, à 18 %. Dans les entreprises publiques, sa cote s'établit à 24 %, loin devant celle du chef de l'Etat (13 %).
Dans l'analyse par métier, Mme Le Pen pèse très peu chez les cadres (4 %) et les enseignants (3 %), mais beaucoup plus chez les employés (18 %) et surtout chez les policiers et les militaires (37 %). Dans cette dernière catégorie, Mme Le Pen devance nettement M. Sarkozy (27 %), M. Bayrou (11 %) et M. Hollande, qui n'obtient que 8 % des intentions de vote.
Dans cette étude fondée sur des résultats de décembre, M. Rouban s'attarde aussi sur le vote en faveur de François Bayrou, en net recul. "Les cadres du public avaient voté pour lui à hauteur de 21 % et les enseignants de 26 %. Les deux intentions de vote de ces deux catégories, fin 2011, ne sont plus respectivement que de 11 % et 10 %", précise-t-il. C'était avant la poussée du candidat centriste dans les sondages de janvier.
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