TOUT EST DIT

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mardi 5 juillet 2011

"À vos sous !

À quelle sauce serons-nous accommodés après la présidentielle de 2012 ? À celle de la rigueur. Sauf miracle conjoncturel, sauf dénouement heureux de la crise de l’euro, grâce à une nouvelle politique monétaire épongeant les dettes souveraines... Mais inutile de se faire des illusions.

Même si les programmes électoraux sont rarement appliqués, ils servent toujours de fil conducteur. Avec pour objectif de redresser la situation économique, de réduire le chômage, de donner plus de pouvoir d’achat et – surtout à gauche – d’instaurer davantage de justice sociale.

Les propositions socialistes, dans leurs grandes lignes, sont connues. Et déjà vivement critiquées dans la mesure où elles ne tiendraient pas compte des réalités européennes et de leur cadre rigide dans lequel la France doit se mouvoir. Par exemple, rien que le financement des 300 000 « emplois d’avenir » promis pose de sérieux problèmes.

Côté UMP, les premières pistes défrichées annoncent aussi de belles polémiques. Pour donner du punch aux entreprises créatrices d’emplois et de richesses, la « convention sur la refondation sociale » d’aujourd’hui vise les cotisations assises sur le travail. En effet, sur les 50 milliards de la « branche famille » du système social, environ 35 sont à la charge des entreprises, le reste étant couvert par une partie de la CSG. L’idée serait de transférer ces comptes, en totalité ou en partie, sur une CSG augmentée ou une « TVA sociale » qui ne dirait plus son nom. D’ailleurs, comme la suppression des 35 heures selon l’éternel leitmotiv de l’UMP, cette augmentation de la TVA figure dans tous les projets. Soit en réintroduisant une « TVA de luxe » à 33,33% sur certains achats (bijoux, voitures de grosse cylindrée...), soit en faisant grimper l’actuelle TVA réduite de 5,5% à 8% ou encore en instaurant une TVA généralisée passant de 19,6% à 23% et plus. Un « panachage » de ces différents taux n’est pas non plus à exclure...

Bref, l’argent doit rentrer d’une manière ou d’une autre... Face à l’incapacité – au manque de volonté politique, également – de réformer le système fiscal français en profondeur, le recours à l’impôt indirect, prétendu « indolore », reste la solution de facilité.

La gauche au pouvoir agirait-elle autrement ? En complément, elle appliquerait certainement d’autres mesures. Mais en complément, seulement, car les gouffres à combler sont énormes. Rappelons que la dette publique frise les 85% des richesses nationales produites et que sa charge se chiffre annuellement à 45 milliards, déjà la moitié du poste budgétaire de l’Enseignement. Or un point de TVA rapporte dans les 6 milliards. Le calcul est vite fait... D’ailleurs, une hausse a déjà été préconisée par la Cour des comptes dans sa comparaison des systèmes fiscaux français et allemand. Le but est toujours le même: rester à tout prix dans le sillage de l’Allemagne en rattrapant sa compétitivité.

Un paradoxe, pourtant : le gouvernement de la chancelière Merkel, malgré sa coûteuse réforme énergétique, vient de promettre des allégements fiscaux pour 2013. Comme par hasard, l’année des élections fédérales chez nos voisins...

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