mardi 13 décembre 2011
On a beau la tordre dans tous les sens, la candidature de Dominique de Villepin tient de l'énigme. D'abord, il la déclare alors qu'on s'attendait qu'il y renonce. Ensuite, elle intervient au moment où celui que l'on peut qualifier de pire ennemi, ou rival préféré, de Nicolas Sarkozy, dit avoir jeté la rancune à la rivière. Pas convaincante, cette thèse du pardon, tant l'ancien protégé de Jacques Chirac entretient avec le président un rapport quasi guerrier. Enfin, comment rassembler quand on culmine à 1 % dans les sondages et qu'on est animé par un tempérament qui incline plus à l'aventure solitaire qu'à chasser en meute, selon le credo des gaullistes dont il se revendique ? On ne donne pas cher de ses chances. L'homme ne manque pourtant pas de panache. Bretteur inspiré, esprit flamboyant, sa voix porte. Il choisit d'ailleurs l'élection majeure pour se lancer dans le grand bain, lui à qui il a été assez reproché de fuir le suffrage du peuple. Électron libre d'une droite qu'il veut apaisée, il croit en son destin mais part au combat sans troupes, sans argent et sans être assuré de réunir les 500 parrainages. Candidature de témoignage ? Sans doute, encore qu'on peine à définir la modernité gaulliste qu'il entend incarner et qu'on voit mal l'originalité d'une « certaine idée de la France ». Plus sûrement, Dominique de Villepin prend date pour la suite. Concourir à la présidentielle, c'est exister et peser dans le débat politique, préparer les conditions d'un éventuel retour en grâce. Pour l'heure, sa candidature constitue une mauvaise nouvelle pour François Bayrou et un facteur de division dont Nicolas Sarkozy se serait bien passé.
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