dimanche 11 décembre 2011
La démocratie à tout prix ?
Nous sommes champions du monde pour donner des leçons de démocratie. Nous observons le monde à travers un filtre implacable : « Ce qui se passe respecte-t-il la démocratie ? » Le prix Nobel de la Paix a été remis, hier, à trois femmes, figures de proue du « printemps arabe » que nous regardions avec gourmandise comme la victoire de la démocratie sur les dictatures. Élections sans doute truquées à Moscou ; désignation des candidats aux législatives par les partis en France, sans souci du choix des militants ; manifestants syriens tués par les forces de sécurité ; on en parle moins, mais réélection contestée, sûrement pipée, de Joseph Kabila en République Démocratique du Congo (le D de RDC est une arrogante usurpation !)
Les situations où la démocratie est bafouée ne manquent pas. Les Droits de l'Homme aussi - ça va de pair. Et l'Homme lui-même dans tout ça ? Au Congo, est-ce important de prouver que des urnes étaient pré-remplies ? La démocratie n'existe pas dans ce pays, comme dans tant d'autres. On comprend que certains, éclairés, aspirent au droit du peuple à choisir ses gouvernants. Mais l'urgence est le retour à la paix, au calme, à la vie « normale » : les périodes électorales sont, là-bas, synonymes de violences, de tensions, de chaos parfois, de morts. Devons-nous nous accrocher à l'idéal démocratique pour des peuples dont la culture en est éloignée ? Le rôle de la communauté inernationale est d'abord de veiller à ce que l'absence de démocratie - ou pas ! - ne soit pas synonyme de crimes contre l'humanité. La régularité des élections devient secondaire, pour ceux qui souffrent de violences aveugles.
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