Le président russe, Dmitri Medvedev, a déclaré aujourd'hui être en désaccord avec les critiques formulées par l'opposition au cours des manifestations sans précédent hier contre les résultats des élections législatives du 4 décembre remportées par le parti au pouvoir.
"Je ne suis d'accord ni avec les slogans ni avec les déclarations des manifestants" qui ont dénoncé des fraudes et réclamé de nouvelles élections, a écrit Dmitri Medvedev sur sa page Facebook. "Néanmoins, j'ai donné l'ordre de vérifier toutes les informations qui proviennent des bureaux de vote et concernent le respect de la législation électorale", a réitéré M. Medvedev au lendemain de la mobilisation.
Au cours d'un déplacement à Prague jeudi, le président russe avait déjà déclaré: "Il faut examiner tous les soupçons d'irrégularités. Pour cela, nous avons la commission électorale et les tribunaux". L'un des leaders de l'opposition, l'ancien ministre Boris Nemtsov, a aussitôt qualifié de "moquerie" les déclarations de M. Medvedev sur les vérifications.
Une réaction modérée du pouvoir
En effet, les autorités ont d'ores et déjà refusé d'examiner la question de la démission du président de la commission électorale, une des revendications de l'opposition qui accuse ce dernier d'avoir orchestré les fraudes. Pour sa part, Dmitri Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine, a qualifié les manifestations de "protestation démocratique d'une partie de la population qui est mécontente des résultats officiels", selon un communiqué. "Nous respectons le point de vue des manifestants, nous entendons ce qu'ils disent et nous allons continuer à les écouter".
La mobilisation a été exceptionnelle à la manifestation à Moscou où les rassemblements d'opposants - pour la plupart non autorisés - réunissaient jusqu'à présent en général quelques centaines de personnes. Alors qu'elles avaient observé un quasi black-out depuis le début de la contestation, des chaînes de télévision contrôlées par l'Etat russe ont ouvert leurs journaux sur ce sujet hier soir.
Selon une source au Kremlin citée par le principal site russe d'informations en ligne gazeta.ru, cette décision aurait été prise par Dmitri Medvedev qui aurait également donné pour instruction à la police de Moscou de se comporter avec modération. La manifestation dans la capitale s'est achevée sans la moindre interpellation alors que des dizaines de personnes ont été appréhendées dans dans d'autres villes du pays.
Cette mobilisation intervient à moins de trois mois de la présidentielle du 4 mars, à laquelle Vladimir Poutine a annoncé son retour au Kremlin où il pourrait rester théoriquement jusqu'en 2024 après avoir y avoir déjà passé huit ans (2000-2008).
dimanche 11 décembre 2011
Medvedev en désaccord avec les manifs
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