TOUT EST DIT

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jeudi 18 août 2011

Suspicions sur la Société générale

Fragilisée par sa communication, la banque rouge et noire est plus vulnérable aux rumeurs.

Le ver est dans le fruit. Malgré les démentis virulents et les déclarations rassurantes des trois grandes agences de notation sur le Triple A de la France, les investisseurs ont commencé à douter de la solidité des banques françaises.
La semaine dernière, la Société générale a servi de paratonnerre, allant jusqu’à perdre 22,5% en séance. Pourquoi ? Parce qu’elle est la plus perméable aux rumeurs.

Rumeurs du "Daily Mail"
L’affaire Kerviel et la découverte que l’établissement était plus touchée par les subprimes que ce qu’il avait annoncé au départ, ont rendu les marchés méfiants. Il a donc suffi que le quotidien britannique, "Daily Mail" fasse état de rumeurs - démenties depuis - sur une possible faillite de la deuxième banque française pour mettre le feu aux poudres.
Les investisseurs avaient toutefois déjà sanctionné le titre Société Générale le 3 août, après l’annonce de résultats en forte baisse au second trimestre, notamment à cause des dépréciations de titres grecs. Le même jour le Crédit Agricole, très exposé en Grèce avec sa filiale Emporiki qu’il compte d’ailleurs retirer de la cote au 1er septembre, a atteint son plus bas niveau en bourse. BNP Paribas, qui a dû faire des provisions importantes pour le plan d’aide à Athènes, a également écopé.
BNP assaillie, mais à l'abri
Mais la différence entre la Société générale et les autres, c’est que les analystes jugent que l’état de ses fonds propres n’est pas suffisant. Ce qui entretient le doute sur sa solidité. Depuis son mariage avec Fortis, BNP Paribas est plus à l’abri. Elle règne sur un montant de dépôts colossal de 540 milliards d’euros, la base la plus importante en Europe.
Cela n’empêche pourtant pas les attaques en Bourse. Car après les inquiétudes sur la Grèce, celles sur les dettes souveraines italiennes sont redoutables. BNP Paribas dispose d’une filiale très importante en Italie avec BNL. Selon la Banque des règlements internationaux (BRI, la banque centrale des banques centrales), les banques françaises sont exposées à hauteur de 97,6 milliards de dollars (68 milliards d’euros) au secteur public italien !
Le jeu solo des banques allemandes
Les banques françaises pâtissent aussi de la mauvaise camaraderie de leurs consœurs allemandes. Romano Prodi, ancien président de la commission européenne, et ancien premier ministre italien a accusé la Deutsche Bank d’avoir été l’un des éléments déclencheurs de la panique, la semaine dernière, en se délestant d’une bonne partie de son portefeuille d’obligations d’Etat italiennes pour un montant évalué à 8 milliards d’euros.
En 2010, contrairement à leurs promesses, les banques allemandes avaient déjà fourgué en catimini leurs engagements envers la Grèce. La Deutsche Bank n’a sans doute pas envie de subir le sort de la Commerzbank, la deuxième banque allemande, partiellement nationalisée. Dans la tourmente, c’est la règle du chacun pour soi.

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