mercredi 15 juin 2011
Peu de dividendes politiques à attendre
La représentation nationale va se pencher sur la « prime aux dividendes ». Lancée voilà deux mois, cette mesure était destinée à jouer, sur le plan du pouvoir d'achat, un rôle similaire à l'abrogation du bouclier sur le plan fiscal : à savoir casser l'image d'une politique trop ostensiblement tournée en faveur des riches, voire des hyper riches. Mais, de même que l'abrogation du bouclier fiscal - brouillée par la réduction simultanée de l'ISF - a pu être surtout perçue comme une nouvelle astuce sans réelle réorientation budgétaire, cette nouvelle mesure risque un flop encore plus assuré. Cette « prime contre dividendes » réussit même l'exploit d'être rejetée autant par les syndicats de salariés - qui dénoncent une manière de ne surtout pas revaloriser les salaires - que par le patronat - qui y voit une nouvelle contrainte et une immixtion intolérable dans la gestion des entreprises. Surtout, « la prime de 1 000 ¤ obligatoire pour tous les salariés d'une entreprise délivrant des dividendes à ses actionnaires », vantée au départ, n'est plus qu'un lointain souvenir. Le principal intérêt de cet examen à l'Assemblée devrait donc être de savoir à quoi cette mesure va enfin vraiment ressembler. Dans le même temps, la valse des rétributions des banquiers, traders et grands patrons se poursuit, renvoyant l'image d'une totale indécence à la grande majorité de la population. Dans ce contexte, cette nouvelle initiative ne devrait pas non plus apporter beaucoup de dividendes, politiques, au futur candidat Nicolas Sarkozy.
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