dimanche 8 mai 2011
Les laissés pour compte se rebiffent
Les laissés pour compte du remaniement de novembre, marqué par un « putsch » UMP contre l’ouverture et contre la nomination de Borloo à Matignon, se rebiffent. Hervé Morin (Nouveau Centre), Jean-Louis Borloo (Parti radical) et Jean-Marie Bockel (Gauche moderne) étaient à Versailles hier pour poser la première pierre de la Confédération des Centres à naître cet été. La rupture avec le président de la République est consommée : si l’on en croit les discours, les centristes présenteront un candidat en 2012 et ils ne feront pas de cadeau à celui qu’Hervé de Charette accuse d’avoir « brisé le rêve », et dont Jean-Marie Bockel déplore la « stratégie de tension, de clivage, dans laquelle nous ne nous retrouvons pas ».
Les trompettes sont sorties, les drapeaux flottent au vent, mais Jean-Louis Borloo, le candidat pressenti, a encore un long chemin à franchir avant de se présenter aux suffrages des Français. Et ne lui en déplaise, il n’est pas sûr qu’il arrive au terme de son parcours, même s’il en brûle d’envie et si Hervé Morin est prêt à lui laisser la préséance.
D’abord, le centre ne se réunifie pas en totalité, loin de là. Le MoDem de François Bayrou reste à l’écart de la confédération Morin-Borloo qui affirme, de surcroît, son ancrage dans la majorité : plutôt que de la réunion des « centres », il convient de parler de la reconstitution d’un « centre-droit »… qui est loin d’avoir la puissance de la défunte UDF de Valéry Giscard d’Estaing.
Ensuite, l’espace est encombré. Villepin s’installe au créneau du « gaullisme social » et Bayrou a annoncé qu’il ne manquera pas le rendez-vous de 2012. Même s’il a perdu des plumes depuis ses 18 % de 2007, le leader du MoDem reste un gros morceau à avaler.
Enfin, l’UMP garde un pouvoir de coercition pour faire entendre raison au Parti radical et au Nouveau Centre : tous deux ont besoin des voix de droite pour faire réélire leurs députés (une quarantaine en tout, ce qui n’est pas rien) et tous deux sont aidés financièrement par le parti du président. François Bayrou, qui a rompu les ponts en 2007, a connu sa douleur : il ne lui reste, en tout, que trois députés. Pas sûr que les radicaux et les centristes, qui sont avant tout des notables, acceptent d’aller au casse-pipe pour le seul plaisir d’avoir un candidat à la présidentielle.
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