Après une longue phase de défiance, Nicolas Sarkozy est reçu mardi à la Maison-Blanche par Barack Obama.
Qu'il est loin ce mardi de novembre 2007, lorsque Nicolas Sarkozy, pour sa première visite présidentielle sur le sol américain, était venu poser les jalons de sa relation avec l’Amérique sans savoir qui de John McCain, Hillary Clinton ou Barack Obama l’emporterait un an plus tard. Au dîner de gala offert par George Bush à la Maison-Blanche, Nicolas Sarkozy était venu seul, sans Cécilia, mais avec ses "Charlie’s angels": Christine Lagarde, Rachida Dati et Rama Yade. Le dessert des agapes présidentielles s’appelait "La Fayette". Nicolas Sarkozy venait d’exalter son amitié pour les Etats-Unis devant les deux chambres du Congrès en gommant dans son discours écrit par Henri Guaino quelques paragraphes désagréables sur Guantanamo ou la guerre en Irak.
La suite est officiellement une histoire d’agendas contrariés. Barack Obama est venu deux fois en France, en avril 2009 lors du sommet de l’Otan à Strasbourg puis en juin sur les plages du Débarquement, en Normandie. Nicolas Sarkozy s’est rendu l’automne dernier à New York pour l’assemblée générale des Nations unies et à Pittsburgh pour le G20. A chaque fois, les deux hommes se sont vus, mais depuis l’investiture de Barack Obama aucune date n’a été trouvée pour que "l’ami de l’Amérique" soit reçu dignement à Washington.
La conférence de presse se tiendra "grand format"
Sauf qu’entre-temps, pas moins de huit chefs d’Etat européens ont foulé le tapis rouge de Pennsylvania Avenue. Angela Merkel, Gordon Brown, Silvio Berlusconi, José Luis Zapatero, et des calibres plus légers tels les Premiers ministres suédois, néerlandais ou grec! Fâcherie, bouderie? "Cette visite est vraiment destinée à renforcer leurs liens personnels", dit-on dans la délégation française. "D’où l’idée de la cerise sur le gâteau", ce dîner privé qui réunira mardi soir, dans la salle à manger privée de l’East Wing, Barack, Nicolas, Michelle et Carla.
L’idée serait venue au cours d’une des conversations préparatoires entre les deux sherpas, Jean-David Levitte et le très francophile conseiller à la sécurité nationale Jim Jones. Comme les Sarkozy avaient reçu très librement à déjeuner les Obama à la préfecture de Caen, l’option du petit dîner de retour entre amis a été retenue. A moins de se rendre à Camp David, où Barack Obama n’a reçu aucun autre chef d’Etat étranger, on ne pouvait pas trouver plus chaleureux.
Pour rehausser le cadre et la solennité de la visite, la conférence de presse qui conclura les travaux se tiendra en "grand format". Souvent, par commodité et pour éviter les sujets qui fâchent avec les journalistes, Obama et ses invités ne répondent qu’à trois questions depuis leurs fauteuils à côté de la cheminée du bureau Ovale. Mardi après-midi, Nicolas Sarkozy aura droit au pupitre, aux drapeaux, et, s’il fait beau, au très télégénique Rose Garden.
Qu’on n’aille pas croire pour autant que le président américain se soit converti au style "copain". Lorsque le Washington Post a demandé récemment à l’un des plus proches collaborateurs d’Obama quel était le partenaire étranger dont il se sentait le plus proche, les noms de Sarkozy et de Medvedev sont venus en premier; mais davantage par le sentiment d’appartenir à une même génération que par proximité de caractère.
dimanche 28 mars 2010
Petit dîner entre amis
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