Si les chiffres départementaux satisfont la Ligue contre le cancer et l'Association icaunaise de dépistage du cancer (Aidec), l'objectif demeure 70 % de dépistage. « Le message passe bien, se réjouit le docteur Serge Tcherakian, président du comité départemental de la Ligue et de l'Aidec. Il reste tout de même quelques réticences notamment parce qu'elles manquent de temps, qu'elles se sentent en bonne santé ou qu'elles ont peur du résultat de l'examen. »
Le nombre de dépistages baisse avec l'âge. Ainsi, en 2004, 30 % à peine des femmes de 70 à 74 ans s'étaient fait dépister. Elles étaient 50 % en 2009 mais ce pourcentage reste trop faible. « La mammographie n'est pas encore banale pour toutes », reconnaît Christian Rigaud, médecin coordinateur à l'Aidec.
La Puisaye délaissée Dans l'Yonne, les radiologues ont pourtant largement contribué au succès du dépistage systématique. Au total, quinze médecins qui font au moins 500 mammographies par an sont agréés par l'Aidec dans les cabinets, cliniques et centres hospitaliers d'Auxerre, Sens, Avallon, Joigny et Tonnerre.
La multiplication de ces agréments a permis la réduction du temps d'attente pour une mammographie. « Il était d'environ quatre mois en 2004. Aujourd'hui, il est quasi nul », assure Christian Rigaud.
Néanmoins, il reste des zones noires dans le département. Le pourcentage de femmes dépistées en Puisaye est extrêmement faible, en l'absence de cabinet de radiologie agréé et en raison d'une population âgée rétive à la mammographie. « Nous devons davantage nous appuyer sur les médecins traitants, insiste Christian Rigaud. Même si le maillage de mammographes que nous avons construit est satisfaisant, nous restons l'un des départements français où il y a le moins de radiologues. » L'idée d'un mammobile qui se déplacerait dans les villages est à l'étude.
Incidence vraisemblable du dépistage, le nombre de cancers du sein en France ne cesse d'augmenter. Il était de 25.000 il y a vingt-cinq ans. Désormais, 50.000 nouveaux cas sont découverts chaque année. « Et pourtant, le nombre de décès s'infléchit [11.000 décès par an], constate Serge Tcherakian. On dépiste mieux mais les traitements sont aussi bien plus performants qu'auparavant. » Le président de l'Aidec, également pneumologue, se désole pourtant : « Les femmes guérissent maintenant du cancer du sein mais mourront dans vingt ans d'un cancer du poumon. » Le tabagisme continue de progresser chez les femmes. n
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