TOUT EST DIT

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mardi 13 juillet 2010

Un 14-Juillet africain

Mal emmanché : ce 14-Juillet destiné aussi à célébrer à Paris le cinquantenaire des indépendances en Afrique francophone fait l’objet de tant de contestations qu’on en viendrait presque à dire « stop ». Même si les contentieux sont nombreux, les rencontres valent mieux que les ignorances réciproques.

Les difficultés, il est vrai, ne manquent pas entre la France et ses anciennes colonies. On trouvera facilement, avec chacun des 14 pays concernés, quelques sérieux motifs de fâcheries. La plus spectaculaire est bien entendu celle qui continue avec la Côte d’Ivoire : élu en 2000 pour cinq ans, Laurent Gbagbo s’accroche au pouvoir et reporte sans cesse la présidentielle. Il ne viendra pas. Quant au Malgache Andry Rajoelina, en mal de légitimité, il n’a pas été invité.

Les autres chefs d’État, eux, seront là. Ils participeront ce soir à un dîner de travail avant que des détachements de leurs armées descendent les Champs-Élysées demain. L’organisateur de ces festivités, l’ancien ministre de la culture Jacques Toubon, voit là « un hommage aux soldats africains qui ont combattu pour la France ». Si l’ambition est bien celle-là, elle pourrait fournir l’occasion à Nicolas Sarkozy de soutenir l’alignement des retraites des anciens combattants des troupes coloniales sur celles de leurs compagnons d’armes français. C’est depuis la fin mai une exigence du Conseil constitutionnel.

À supposer qu’il soit possible de solder cette partie du passé (la mémoire, c’est une autre histoire…), l’avenir pourra alors s’inviter autour de la table. Nicolas Sarkozy va répétant qu’il veut rénover les rapports entre les pays de l’ancien empire et la métropole. Des évolutions récentes, la plus nette reste le recul de l’engagement économique et surtout militaire de l’ancienne puissance sur le continent, et les formes du partenariat qui devrait se nouer demeurent encore très floues. Il faudra travailler à donner un nouveau contenu à ces relations. À la fois plus généreux (moins clientéliste) et plus responsable (moins paternaliste). Si cela pouvait être une conséquence de ce 14-Juillet africain, il pourrait alors être célébré comme une bonne idée.

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