L'Agence française pour les investissements internationaux (Afii) vient de publier un tableau de bord de l'attractivité de la France qui remet de l'ordre dans un certain nombre d'idées reçues. D'abord et pour résumer, le pays se classe entre le premier et le quatrième rang mondial dans neuf des quatorze critères d'attractivité pour des investisseurs étrangers. Dont, par exemple, le taux de subvention à l'investissement, le réseau de TGV, le prix de l'électricité, la productivité par personne, le pourcentage de jeunes d'éducation supérieure ou - qui l'eût cru ? -le temps de procédure pour créer une nouvelle entreprise, fruit des efforts du gouvernement. Mais les tendances dominantes au dénigrement ou à l'autocritique ont fini par accoutumer à une image négative. Sans parler du « Wall Street Journal », qui nous classe dans les pays incurablement « socialistes ».
Il reste que nos cotisations sociales sont lourdes, ainsi que le taux nominal de notre impôt sur les sociétés - mais qui n'excède pas 17 % en termes réels selon l'étude, compte tenu des exemptions diverses. Le caractère très incitatif du crédit d'impôt recherche et la perspective de suppression de la taxe professionnelle inscrivent cependant des signaux forts, et apparemment appréciés. Quant au coût d'implantation des entreprises, notre cinquième place mondiale, et première européenne, apporte plus que des compensations à certaines de nos faiblesses.
Tous ces détails concrets pour dire que la réalité démode l'image reçue d'un pays bureaucratique et écrasé d'impôts. Il ne se débarrassera pourtant pas de si tôt de son péché de « gréviculture », entretenu surtout, il est vrai, par son secteur public. Les 20.000 entreprises étrangères actuellement implantées, qui entretiennent plus de 2,5 millions d'emplois, s'en sont jusqu'ici plus ou moins accommodées. Si l'électoralisme syndical ne s'aggrave pas, il y a des chances que d'autres les rejoignent.
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