L’opinion publique est très partagée sur le bouclier fiscal. Globalement, trois Français sur dix (28 %) seraient favorables à une suspension de la mesure, quatre sur dix exigent sa suppression pure et simple (39 %) et ils ne sont qu’un sur quatre à défendre la mesure. Enfin, un sur dix ne se prononce pas. A gauche, l’affaire est entendue : la moitié des sondés réclame son abrogation et 30 % sa mise entre parenthèses.
Plus intéressant : 47 % des sympathisants de droite plaident pour le maintien contre 46 % qui seraient favorables à une remise en cause. « Il reste un socle solide dans l’électorat de droite favorable au bouclier fiscal, décrypte Jean-Daniel Lévy, directeur de CSA Opinion. Mais le soutien n’est pas plein et entier. Les prises de position de Juppé, de Copé ou d’autres ont ébranlé l’opinion de droite. » Bref, même à droite le doute s’est désormais installé. C’est que le bouclier fiscal, jugé trop favorable aux catégories les plus aisées de la population, passe de plus en plus mal. En cette période de crise, 9 Français sur 10 voudraient les voir payer plus d’impôts, et non pas moins, même si les mêmes considèrent que l’on paie trop d’impôts en France. Ce sont donc bien les « riches » qui sont visés.
La gauche plaide sa remise en cause au nom de la solidarité
A gauche, on réclame la remise en cause du fameux bouclier au nom de la solidarité, à droite on invoque plutôt la lutte contre l’évasion fiscale. Il reste que l’Elysée tient mordicus à ce qui était l’une des mesures phare de Nicolas Sarkozy en 2007. « S’il veut prioritairement reconquérir son électorat, on peut penser qu’il conservera le bouclier au risque de s’aliéner une partie de l’opinion », analyse Jean-Daniel Lévy.
Sondage exclusif CSA pour « le Parisien » et « Aujourd’hui en France » réalisé le 31 mars 2010 par téléphone auprès d’un échantillon représentatif de 813 personnes âgées de 18 ans et plus d’après la méthode des quotas (âge, sexe, profession du chef de ménage), après stratification par région et catégorie d’agglomération.
jeudi 1 avril 2010
Seuls 25 % des Français le défendent
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