La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a assisté hier au Conseil des ministres allemand. Une première d'autant plus symbolique qu'un des sujets était la taxation des banques que souhaitent Paris et Berlin. Mais avec des projets différents...
Si les Conseils des ministres conjoints sont chose courante, avec la France ou avec d'autres pays, aucun ministre étranger n'avait jamais assisté individuellement à un Conseil des ministres allemand. France et Allemagne s'étaient mis d'accord sur le principe en février.
« Accueil chaleureux », « qualité du dialogue », la ministre française ne tarissait pas d'éloges à l'issue de la réunion, pourtant une séance de travail normale et pas « une occasion festive », a souligné son homologue Wolfgang Schäuble.
Fonds de sauvetage allemand, taxe française
Les deux ministres se tutoient, M. Schäuble (natif de Fribourg-en-Brisgau et domicilié dans la petite ville badoise de Gengenbach, dans l'Ortenau), s'adresse en français à sa collègue avec qui, a-t-il souligné, « la coopération est toujours plus étroite et confiante ». La date avait été choisie spécialement : le point principal de la réunion était l'adoption du principe d'une taxe sur les banques, alors que la France réfléchit, à l'instar de plusieurs autres pays, à un mécanisme du même type.
Les projets français, encore à l'état d'ébauche, sont différents du plan allemand : la France ne prévoit pas la création d'un fonds de sauvetage des banques comme l'a décidée l'Allemagne, mais penche pour une taxe qui alimente directement le budget de l'Etat.
Les banques allemandes seront taxées en fonction de leur « risque systémique » potentiel, c'est-à-dire du risque de contagion à toute l'économie que ferait courir leur défaillance. Le mécanisme pourrait rapporter plus d'un milliard d'euros par an.
« Les réflexions allemandes nous seront très utiles », a assuré Mme Lagarde. Et de souligner l'accord fondamental entre les deux pays « sur la nature de la taxe en fonction du profil de risque et sur les objectifs », en premier lieu « la responsabilisation » des banques. Les deux ministres ont également cosigné une déclaration, en anglais ( !), qui précise leurs objectifs, à savoir un régime qui permette « des interventions à un stade précoce » en cas de crise, et « la fermeture de banques importantes, y compris les banques transfrontalières » en ultime recours.
Alors que France et Allemagne ont eu du mal à accorder leurs violons sur une aide à la Grèce en difficultés financières ces dernières semaines, les deux ministres avaient visiblement à coeur d'afficher leur belle entente.
Le chef de la diplomatie
allemande à Paris le 14 avril
Contrairement à ce qui était initialement prévu, ce n'est pas Wolfgang Schäuble qui rendra la politesse à la France mais le ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle, qui assistera au Conseil des ministres le 14 avril à Paris.
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