Il est drôle, quand on y pense, notre Président. Il n'y a pas si longtemps, il s'énervait tout rouge à Londres en présence d'un journaliste qui l'interrogeait sur les rumeurs concernant sa vie privée : "Je n'ai pas une demi-seconde à perdre avec ces élucubrations". Dont acte et passons à autre chose. Sauf que non. Plus d'un mois après, on patauge encore au cœur du navrant vaudeville républicain. La faute à qui ? Pas à Internet, cette fois. Ni aux tabloïds british. Encore moins à une nouvelle bourde de Pierre Charon, le conseiller de l'Élysée qui avait crié un peu vite au "complot organisé". Non, c'est l'intéressé lui-même qui, au détour d'une question, a remis les pieds dans le plat médiatico-matrimonial. "Tout ce petit clapotis n'a pas d'importance pour nous. Cela fait partie de la vie moderne, d'un système. C'est comme ça, il n'y a pas lieu d'en faire de commentaires". Étrange, tout de même, cette façon d'invoquer la discrétion tout en ranimant soi-même le "buzz". En langage stylistique, on appelle ça parler par prétérition. Et pour ceux qui n'auraient pas compris qu'il ne faut plus évoquer les affaires "insignifiantes", Nicolas Sarkozy a glissé quelques confessions sur son couple illustrant exactement l'inverse : "Nous menons une vie très calme. Nous sommes très proches l'un de l'autre et tout ceci est très exagéré". Ouf, voilà donc la France définitivement rassurée, si tant est que Carla n'ait pas été assez apaisante mercredi dernier à la radio. La France et l'Amérique. Car cette déclaration d'une aussi haute importance n'a pas été proférée chez Jean-Luc Delarue ou chez Mireille Dumas, mais lundi soir à Washington, lors d'une interview à la chaîne CBS. Certes, le chef de l'État n'avait pas traversé l'Atlantique que pour cela. Il avait également un rendez-vous. Oh, un truc de trois fois rien. Un sommet sur la sécurité nucléaire dans le monde. Une question qui ne pèse pas lourd, on en conviendra, face à une préoccupation autrement plus cruciale. Le débat sur la non-prolifération des "clapotis".
Didier Pobel
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