Le ministre du Travail pour une "souplesse ordonnée"
Interrogé sur BFMTV, le ministre du Travail, Michel Sapin, a estimé nécessaire de faire évoluer la situation actuelle, qu'il a qualifiée de "désordre absolu". "D'un côté d'une rue, ça ouvre, de l'autre côté ça n'a pas le droit d'ouvrir, vous avez des salariés qui sont payés deux fois plus cher le dimanche, d'autres rien du tout, il faut évidemment remettre de l'ordre dans le désordre d'aujourd'hui", a-t-il résumé.
Sans donner de détails sur le contenu du rapport, Michel Sapin a jugé qu'une"souplesse ordonnée" des dispositifs était possible et qu'elle devait s'organiser sur une "base territoriale". Bref, pour lui, les autorités locales sont les mieux à même de connaître la réalité du terrain et les habitudes commerciales de leurs administrés.
Martine Aubry ne veut pas qu'on touche au repos dominical
Avant même l'intervention du ministre du Travail, la maire de Lille, Martine Aubry a prévenu dimanche, devant des partisans réunis à huis clos à Paris, que la législation actuelle sur le travail du dimanche était une "digue qui ne doit pas reculer", selon des propos rapportés par ses proches.
La maire de Lille s'exprimait à l'occasion du lancement de son association, intitulée "Renaissance", sorte de laboratoire d'idées rassemblant des parlementaires proches. Parmi eux, Christian Paul, a rapporté qu'"elle a dit avec beaucoup de détermination son opposition à toute extension de l'autorisation de travailler le dimanche".
D'après une participante sur Twitter, elle aurait lancé que "si on passe les bornes et on choisit la consommation plutôt que la famille, je m'exprimerai".
Ségolène Royal veut décentraliser les autorisations
De son côté, l'ex-candidate PS à la présidentielle, Ségolène Royal ne semble pas voir d'un mauvais œil le travail dominical. La présidente de Poitou-Charentes, invitée de Tous politiques (France Inter/Le Parisien/France24), a proposé que la décision d'ouverture des magasins le dimanche soit "décentralisée" aux "préfets, en liaison avec les élus locaux".
Pour elle, "ce n'est pas à l'Etat, au niveau centralisé, ni à la loi, de régler ce genre de problème qui doit être au cas par cas". Elle a proposé qu'"on reste sur la dérogation, on maintient le salaire supplémentaire quand on travaille le dimanche, mais on décentralise cette autorisation et on fait le bilan dans un an!"
"Le principe, c'est le repos dominical", a-t-elle encore souligné, mais "comment trouver ce juste équilibre entre le droit de ne pas travailler le dimanche, le respect d'un certain nombre de règles" et la prise en compte "des évolutions comportementales des consommateurs, des types de consommation"?
Anne Hidalgo prête à réfléchir à l'ouverture de plus de zones
Quant à la candidate PS à la mairie de Paris, Anne Hidalgo, invitée sur Forum Radio J, elle a redit être prête à "réexaminer" la carte des zones touristiques. C'est dans ces zones que le travail du dimanche est autorisé dans la capitale.
A Paris, "aujourd'hui, on a sept zones touristiques, j'ai toujours dit que j'étais favorable à réexaminer ces zones touristiques. Il faut remettre de l'ordre et moi j'y suis prête", a-t-elle expliqué. Elle a assuré que si elle est élue, cela se fera dans "la concertation avec les riverains et avec des accords avec les salariés".
Sa rivale UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet, a dénoncé un "volte-face". Pour la porte-parole de NKM, Anne Hidalgo "essaie de suivre le sens du vent". "Chiche, Madame Hidalgo !", a-t-elle lancé. "Commencez à classer, dès aujourd'hui, Bercy village en zone PUCE" (périmètre à usage de consommation exceptionnelle, où l'ouverture des commerces le dimanche est autorisée) puisque "tout est prêt". Le chef de file de l'UMP dans le 18e arrondissement de Paris, Pierre-Yves Bournazel, ne manque pas non plus de critiquer la candidate socialiste.
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