mercredi 28 mai 2014
L’impossible synthèse
L’impossible synthèse
Il faut reconnaître à l'UMP une forme de génie pour son éminente contribution au titre de droite la plus bête du monde. Le président François Hollande est au plus bas dans les sondages, le PS essuie deux déculottées électorales mémorables en quelques semaines, et c'est l'UMP qui trouve le moyen de s'offrir une crise interne majeure. Les socialistes sont tellement traumatisés qu'ils n'osent même pas se réjouir des turpitudes de l'opposition. Et ils ont raison, car l'affaire Bygmalion, fatale à Jean-François Copé, n'est qu'un épisode de plus dans une succession de scandales qui n'épargnent aucun parti et provoquent le dégoût citoyen.
À chaque fois, les principaux responsables politiques feignent l'ignorance quand leurs proches sont pris « la main dans les caisses » et que valsent des millions d'euros sans contrôle apparent. Dans son numéro d'homme intègre se départissant de toute arrogance, hier soir, sur le plateau du JT de TF1, Jean-François Copé a joué cette carte si douloureuse de l'homme trahi par les siens.
On a du mal à le croire, lui qui a triché pour « capter » la présidence de l'UMP. Et d'ailleurs, cela n'a aucune importance. L'affaire Bygmalion n'est que le révélateur d'un mal beaucoup plus profond qui mine le parti depuis l'échec de Nicolas Sarkozy en 2012. Comment imaginer que l'UMP puise se reconstruire sur un tas de ruines et qu'elle fasse du neuf avec du vieux ? L'affaire Bygmalion a permis de solder des haines recuites sans rien régler. Il a manqué à l'UMP le courage de dresser l'inventaire du sarkozysme. Il lui a aussi manqué la volonté de définir une ligne politique. Et surtout, le parti a été entravé dans sa rénovation par le jeu trouble de Nicolas Sarkozy qui attise les passions.
Difficile d'imaginer qu'une synthèse puisse s'opérer entre défenseurs d'un centre droit humaniste et d'une droite décomplexée. Il serait bien, en tout cas, que le prochain président de l'UMP (si elle survit) ne soit pas candidat en 2017. Car dans notre système, la vie politique s'articule trop autour de la présidentielle. En cela, la recherche de l'homme providentiel occulte le débat d'idées.
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