mardi 1 avril 2014
La BCE au pied du mur
La BCE au pied du mur
Cette fois, il n'est plus temps de tergiverser. La Banque centrale européenne doit envoyer un signal fort pour conjurer la menace de déflation, qui est aux portes de la zone euro. La hausse des prix à la consommation au sein des 18 Etats membres a atteint seulement 0,5 % en mars. La Grèce, le Portugal et l'Espagne sont déjà en territoire négatif. La France et l'Allemagne tournent autour de 1 % à peine, si loin de l'objectif de maintenir l'inflation « proche mais en dessous 2 % » qui est assigné à la BCE. Certes, cette tendance est la conséquence des indispensables plans d'ajustement menés par les pays européens. Certes, elle tient pour partie à la baisse des prix de l'énergie. Mais à la lumière de ces chiffres, de la mollesse de la reprise et de la vigueur persistante de l'euro, les gouverneurs ne peuvent plus se permettre de rester les bras croisés lors du prochain Conseil de politique monétaire, ce jeudi. Ils ne peuvent plus se contenter de temporiser en affirmant que « les anticipations d'inflation à long terme sont bien ancrées ». Car la déflation est un piège dont il est extrêmement difficile de s'extirper. C'est bien pour cela que Ben Bernanke, le plus grand spécialiste en la matière, a utilisé tous les moyens de la Fed, jusqu'aux plus exceptionnels, pour la combattre. C'est bien parce qu'il a réagi trop tard, dans les années 1990, que le Japon a traversé deux « décennies perdues » et qu'il cherche toujours, vingt ans plus tard, à sortir de la trappe déflationniste. Ces derniers jours, plusieurs membres de la BCE ont infléchi leurs discours. Y compris le plus orthodoxe d'entre eux, le président de la Buba, Jens Weidmann, qui a reconnu à demi-mot qu'une politique monétaire plus agressive était possible. Il faut désormais passer des discours aux actes. Car, face au risque de déflation, prévenir vaut beaucoup mieux que guérir.
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