samedi 6 septembre 2014
François Hollande, les «sans-dents» et le cynisme de la gauche morale
Un extrait du livre de Valérie Trierweiler sur François Hollande souligne, de façon glaçante, la schizophrénie qui existe entre discours public et propos privés.
On peut ne pas avoir l'âme d'un inspecteur, savoir qu'un homme n'est que contradictions, reconnaître qu'il y a toujours un décalage entre les mots et les choses et être stupéfait par l'extrait du livre de Valérie Trierweiler sur François Hollande et les pauvres. «En réalité, il n'aime pas les pauvres. Lui l'homme de gauche dit en privé: “Les sans-dents” très fier de son trait d'humour.» Par bienveillance, on peut y voir une énième blague du monsieur qui est en est le spécialiste, mais la bienveillance a des limites. En lisant ces mots, on ne peut s'empêcher de penser à la lettre d'Antoine de Saint-Exupéry à André Breton dans laquelle il fustigeait une société de surveillance où «l'homme n'est plus jugé sur sa qualité d'être mais sur son formulaire, où les manifestes tiennent lieu de cœur». Des manifestes, François Hollande en a signé. Des formulaires, il en a rempli. Toujours impeccables. Pas un mot qui dépasse: le Bien à toutes les pages. Ami des petits, des sans-grade. Ennemi de la finance. «J'aime les gens», on est riche à «4000 euros». A un million, c'est 75%!
Mais derrière le sourire qui accompagne, en général, ces déclarations, il faut sans doute voir la satisfaction de celui à qui on ne la fait pas. Une forme low-cost de Talleyrand confiant à l'abbé Louis lors de la messe de la fête de la Fédération: «Par pitié, ne me faites pas rire.» La vérité est que le chef de l'Etat est le représentant ultime d'une génération politique fascinée par Mitterrand et qui, sans avoir ni sa finesse, ni sa culture, a confondu le cynisme et le talent, désappris tout ce qui ressemblait à de la loyauté, du courage, de la profondeur et en est réduite aux déclarations d'estrades, au serment de canton, aux complots d'arrière-boutiques. Un machiavélisme middle-class. Tout cela n'est pas nouveau, mais sans invoquer les grandes vertus, il est juste de rappeler que cette génération n'a cessé, elle, de la faire, la morale. Qu'elle a dit le bien et le mal. Sans nuance et sans précaution, elle est la reine de l'invective, de l'anathème, de la condamnation. De Théâtre du Rond-Point en concerts solidaires, elle a passé trente ans la main sur le cœur. Était-il sec? Les sans- dents, les sans-influence, les sans-combines, les sans-carrières connaissent désormais la réponse.
Les sans un sou aussi, ceux que nous sommes, n'achetons pas ce truc qu'on nomme pompeusement livre....c'est à chier !
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