samedi 6 septembre 2014
André Bercoff : in bed with François Hollande…
Pour André Bercoff, la publication jeudi du livre de Valérie Trierweiler, «Merci pour ce moment», est le dernier coup apporté à la protection de l'intimité du président de la République et à la personne de François Hollande.
Silence, on privatise. Le dernier clou dans le cercueil de la prétendue protection de l'intimité, vient d'être planté par Valérie Trierweiler dans son reportage vengeur dont le sous-titre aussi évident que subliminal est: «In bed with François Hollande». Sur le plan strict de l'anecdote, constatons tout de même que notre chère auteure n'a pas supporté de se voir appliquer le même traitement que l'actuel président de la République prodigua àSégolène Royal en 2005 et qui motiva en partie, fût-elle faible, la candidature de celle-ci aux Désirs d'avenir. Remarquons également que la «première dame» - titre qui n'a jamais existé - obtint bureau et collaborateurs à l'Élysée où, pendant dix-huit mois, elle joua un rôle quasiment officiel. Terminons ce court inventaire de l'écume des jours, par la soumission généralisée à la déesse de l'accélération: désormais, l'on peut régler son compte à un chef d'État sans attendre la fin de son mandat. Une fois de plus, dans ce domaine, les États-Unis auront ouvert la voie: mais Monica Lewinsky fut tout de même plus éphémère que Valérie Trierweiler, et Bill Clinton beaucoup plus vilipendé médiatiquement que François Hollande. Il suffit de se remémorer l'hallucinante confession télévisée de l'ex-président américain.
Au-delà de la vengeance d'une femme trompée et dont le vaudeville à la Feydeau - modernité oblige - prit des dimensions planétaires (la Corée du Sud ira jusqu'à diffuser des vidéos tristement désopilantes), se dessine un portrait à la fois féroce et inquiétant du prince qui nous gouverne. Si l'on en croit son ex-compagne, il serait machiste, misogyne, lâche, froid, n'aimant pas les pauvres, vivant dans une bulle, menteur et sans scrupules. Cela fait beaucoup pour un seul homme. N'en doutons pas une seconde: les choses étant ce qu'elles sont, cette réponse de la bergère au berger en fait un livre éminemment politique, eu égard aux sondages de popularité de l'impétrant et de la situation économico-socialo-identitaire de notre cher et vieux pays. D'où la question: ce petit conte de la lune vague après la pluie, rédigé dans un style - d'après les extraits que l'on a pu lire - qui ferait les délices de la collection Harlequin et de Barbara Cartland, ne grandit en fait, ni l'auteure, ni l'unique objet de son ressentiment.
Conséquence de cet étalage quotidien de basse-cour qui, en quelques années, est devenu quasiment doctrinaire: la politique apparaît de plus en plus, entre affaires privées et scandales publics, comme l'équivalent d'un couteau sans lame auquel il manque le manche. On aurait pu faire l'économie de cet enterrement de seconde classe.
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