une poussée du soutien pour les partis populistes anti-européens à droite et à gauche dans des pays comme le Royaume-Uni, la France et la Grèce va laisser cette assemblée de 751 eurodéputés sans une majorité claire d’un côté ou de l’autre du spectre politique. Des semaines de querelles politiques semblent inévitables, pendant que les nouveaux députés vont se battre pour former des alliances avec d’étranges compagnons de chambrée, et les partis principaux vont se battre pour former une majorité afin de déicider qui sera le prochain président de la Commission européenne. Il pourrait y avoir un blocage prolongé entre le Parlement et le Conseil européen, où les dirigeants des 28 Etats membres se rencontrent pour décider du successeur de José Manuel Barroso à ce poste.
on se rappellera des élections de 2014 comme de la défaite historique d’un système politique. L’éclipse des partis traditionnels. Le rejet de l’establishment européen. Le résultat d’hier indique deux choses. L’Europe a donné la mauvaise réponse à la crise. Le monde entier a réagi à l’éffondrement industriel et financier avec une politique d’expansion et d’investissements ; seule l’Europe menée par l’Allemagne a suivi la politique des coupes et de la rigueur, appauvrissant tous les pays sauf l’Allemagne. […] Le vote confirme une tendance diffuse bien au-delà du continent : le signe de notre temps est la révolte contre les élites, contre les institutions, contre les formes traditionnelles de représentation. Et l’Europe est perçue comme le fondement et le garant de ces élites contre lesquelles on se rebelle.
Même si l’eurosceptiscisme radical ne devrait pas secouer brutalement le fonctionnement de l’UE, il pourrait, malheureusement devenir un virus qui infecte les autres. Le populisme et l’hystérie sur les “vagues d’immigrés” et “l’omnipotent Bruxelles” et les demandes d’un Etat national fort […] pourraient devenir plus populaires parmi les autres partis, spécialement s’ils veulent conquérir les électeurs eurosceptiques.
l’onde de choc créée par le FN dépasse les frontières. Ses résultats, accompagnés par les bons scores d’autres partis europhobes au Danemark, en Autriche ou au Royaume-Uni, constituent une menace réelle pour l’idée européenne. Le virus qui contamine la France depuis des années risque de se diffuser dans une Union où la colère contre les politiques de rigueur se fait plus sourde, où la peur de l’étranger ne cesse de grandir. Seule la capacité des partis démocrates à parler à ce peuple en rupture démocratique peut espérer combattre le mal.
ceux qui gagnent mieux leur vie que d’autres. Ils sont las de la république multiculturelle. Ils n’ont aucune envie de payer pour les fainéants grecs. […] Il serait cependant naïf de croire que l’AfD se ruinera lui-même. Son succès peut plutôt être considéré comme une sorte de normalisation européenne. En Autriche et aux Pays-Bas, des partis populiste de droite se sont depuis longtemps substitués aux partis libéraux. L’euro-scepticisme, serait-ce donc [la nouvelle] norme européenne ?
malgré leurs progrès, l’avancée des partis eurosceptiques est très signifiante essentiellement du point de vue électoral. La question est de savoir si la majorité pro-européenne pourra ignorer ce nouveau bond de l’eurosceptiscisme en Europe. Marine Le Pen a dit qu’elle veut détruire l’UE de l’intérieur. Mais malgré le triomphe du Front nationale, il reste à voir si Le Pen sera capable de rassembler suffisamment de pays pour former un groupe au sein du nouveau Parlement.
La troisième position du parti Aube dorée a entaché les élections, dans un contexte de la montée des eurosceptiques et des extrêmes-droites partout en Europe.
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