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vendredi 16 mai 2014

Emploi : 23.600 postes détruits au 1er trimestre, l'intérim dégringole


Après une timide éclaircie en fin d'année dernière, la situation s'est de nouveau dégradée sur le front de l'emploi marchand au 1er trimestre : 23.600 postes ont disparu (-0,1%), en premier lieu dans l'intérim, réputé précurseur des évolutions du marché du travail.
Selon les premières estimations publiées vendredi par l'Insee, aucun secteur d'activité n'a échappé à ce repli: -0,3% dans l'industrie, -0,4% dans la construction et -0,1% dans le tertiaire, où sont comptabilisés tous les emplois en intérim qui ont particulièrement souffert en ce début d'année.
Le secteur du travail temporaire enregistre à lui seul une dégringolade de 24.900 emplois (-4,6%). Après une embellie à la fin de l'année dernière, il retrouve son niveau de début 2013.
L'emploi dans le secteur marchand ( AFP / I.De Véricourt/ A.Bommenel)
L'emploi dans le secteur marchand ( AFP / I.De Véricourt/ A.Bommenel)


 Le point préoccupant, c'est que les signaux plutôt bons du 4e trimestre, avec une bonne dynamique de l'intérim et des investissements dans les entreprises, ont fait long feu", dit Philippe Waechter, économiste en chef chez Natixis.
L'Insee a annoncé jeudi que la croissance a été nulle au 1er trimestre, une première estimation inférieure aux prévisions, puisque l'Institut de la statistique, comme la plupart des économistes, attendait +0,1%.
"Ce retournement sur les anticipations montre que la situation reste difficile et traduit des perspectives qui ne sont pas bonnes. Sur l'emploi, ça va être difficile d'avoir une inversion durable cette année dans le secteur marchand", selon Philippe Waechter.
En un an, 57.200 postes au total ont été rayés de la carte (-0,4%) dans le secteur marchand, malgré une légère reprise des créations d'emploi à la fin de l'année dernière.
Pour la première fois depuis début 2012, l'économie française s'était remise - modestement - à créer des emplois au 4e trimestre 2013, essentiellement grâce à une hausse de l'intérim: 15.100 créations nettes d'emplois avaient été enregistrées.
- Pas de baisse du chômage attendue avant 2015 -
Dans ses dernières prévisions, publiées en mars, l'Insee tablait sur une "légère progression" de l'emploi marchand au 1er semestre 2014. "Encore pénalisé par la faiblesse de l'activité passée, mais soutenu par les effets du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi", l'emploi marchand "retrouverait son niveau de mi-2005", prévoyait l'Institut.
On compte en France près de 16 millions d'emplois salariés dans le secteur marchand. Chaque année, plus de 100.000 nouveaux actifs arrivent sur le marché de l'emploi. Ce sont donc plus de 100.000 créations d'emploi qui sont nécessaires pour stabiliser le chômage, que ce soit dans le secteur marchand ou dans le non marchand, où se concentrent les emplois aidés financés par l'Etat.

Sur le front de la croissance, indispensable aux créations d'emploi dans le privé, le gouvernement continue de tabler sur un rythme de 1% en 2014. Or la plupart des économistes estiment que seule une croissance annuelle supérieure à 1,5% par an peut faire baisser durablement le chômage.
François Rebsamen, qui compte sur le pacte de responsabilité, en plus de son arsenal d'emplois aidés, s'est fixé mardi l'objectif de passer sous la barre des trois millions de demandeurs d'emploi sans activité "vers la fin de ce quinquennat", contre 3,349 millions actuellement en métropole.
L'engagement de François Hollande d'inverser la courbe du chômage fin 2013 n'a pas été tenu selon les chiffres de Pôle emploi, mais l'a été selon ceux de l'Insee. Le taux de chômage mesuré par l'Institut, selon les normes du Bureau international du Travail (BIT), a baissé de 0,1 point au 4e trimestre 2013 (9,8% en métropole) après une stabilisation lors des trois premiers trimestres.
La Commission européenne n'anticipe pas de baisse du chômage en France avant 2015, que l'OCDE repousse à l'horizon de fin 2015.

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