vendredi 16 mai 2014
Moscou pourrait commander deux Mistrals supplémentaires à la France
Les essais du premier Mistral russe Vladivostok, mis à flot le 15 octobre 2013, sont en cours. Sa quatrième sortie en mer a commencé lundi. Son retour à Saint-Nazaire, où sont construits les navires, est attendu pour vendredi. Pendant ce temps, la construction du pont avant du Mistral Sébastopol se poursuit sur le chantier naval STX France. Sa partie arrière a été mise à l'eau le 30 avril à l'usine de Baltiisk. Le remorquage de cette section à Saint-Nazaire devrait commencer le 16 juin.
Les équipages russes du Vladivostok et du Sébastopol devraient arriver pour une formation en France en juin, soit 400 officiers et sous-officiers de marine minutieusement sélectionnés.
La Russie a signé le contrat pour l'acquisition des Mistrals le 17 juillet 2011 à Saint-Pétersbourg, dans le cadre du Forum économique international. La France s'est engagée à construire deux bâtiments pour la marine russe avec une option pour deux navires supplémentaires.
Les experts militaires et les officiers supérieurs de la marine russes ont été nombreux à contester ce contrat. Une polémique publique a éclaté pour savoir si la Russie avait besoin ou non des Mistrals, puisque ses vastes étendues maritimes sont principalement situées dans les latitudes nord. Malgré son nom, le Mistral est en effet prévu pour naviguer dans les eaux tropicales.
Les Français ont entendu ces préoccupations et promis d'adapter les porte-hélicoptères aux conditions spécifiques de la Russie.
Ces derniers temps certains doutaient même de la réalisation du contrat sur les deux Mistrals commandés par la Russie. Les Etats-Unis font en effet pression sur leurs alliés, les poussant à réduire la coopération avec la Russie au minimum.
Konstantin Makienko, directeur adjoint du Centre d'analyse stratégique et technologique, pense que seul un cas de force majeure extraordinaire pourrait empêcher la réalisation du contrat mais certainement pas la pression des Américains.
Selon l'expert, l'intérêt de la France est très clair. En cas de rupture du contrat les Français perdraient non seulement une commande pour 1,2 milliard d'euros mais seront aussi contraints de payer des pénalités conséquentes - sans parler du préjudice en termes de réputation.
Konstantin Makienko souligne qu'après de longs débats il s'est avéré que l'acquisition de Mistrals répondait tout de même aux besoins de construction d'une marine équilibrée pour la Russie. Et il est probable que la Russie commande finalement deux bâtiments supplémentaires, ce qui contribuerait à la réhabilitation du statut russe de la Crimée.
Les deux premiers porte-hélicoptères devraient intégrer la flotte du Pacifique, comme prévu. Les deux autres pourraient très bien s'inscrire dans la flotte de la mer Noire, qui sera logiquement élargie considérablement. Les Mistrals de la flotte de la mer Noire répondront parfaitement aux intérêts de la marine en Méditerranée et dans l'océan Atlantique.
Toutefois, des correctifs restent envisageables. Et le deuxième Mistral Sébastopol pourrait déjà rejoindre la flotte de la mer Noire.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire