vendredi 16 mai 2014
Femmes Héllènes un premier roman séduisant Article
Loin de la Grèce des touristes, des îles et de la mer bleue, un village terrien, étouffant sous la dictature des colonels. Tout le monde se surveille. Le poids de la religion orthodoxe est fort.
Un pope détruit la statue classique qui vient d'être découverte, parce qu'il a peur qu'elle devienne idole. La grand-mère, vêtue de noir, c'est la femme soumise à la tradition.. Trois femmes vont la contester. La petite fille Ismène (elle porte le prénom de la sœur d'Antigone, qui est aussi celui de l'auteur, symbole de la résistance à la raison d'état) et sa mère Katarina, dont le mari a été emprisonné par le régime, affirment leur liberté contre la tradition religieuse. Anna, la franco-grecque, venue enterrer
son père au village, va vivre une liaison avec l'instituteur . Elle payera cher pour cette liberté amoureuse et revient en France, où l'attend l'amour en Normandie. Ismène et sa mère retrouveront leur père libéré. Dans la Grèce de la démocratie retrouvée, Ismène choisira son destin en rejetant le choix de ses parents, pour ses études et son mariage.
L'auteur est grecque et professeur de lettres en France, la double culture qui donne les clefs de la liberté à Anna. A-t-elle été la petite Ismène, folle de lecture et tellement précoce dans ses jugements ? On apprécie un récit bien mené, avec une écriture cultivé et élégante.. Les femmes y font la conquête de leur liberté dans la liberté. On y goûte aussi une vraie ambiance grecque avec sa cuisine, les senteurs de la nature, le désordre si humain de la capitale Athènes, où l'escapade amoureuse conduit Anna et Jean. C'est dans les livres et dans l'histoire, celle de la Grèce Antique, qui invente la démocratie, que doivent se forger les armes de la liberté. Un héritage bafoué par les colonels, au non de l'ordre . Ce premier roman est une réussite. Sans lourdeur, il suggère et nous séduit.
Antigone Trogadis, Grecques, éditions N&B, 2014, 172 p
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