TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

vendredi 24 janvier 2014

Le changement, ce n’est pas maintenant


François Hollande s’affirme social-démocrate. Soit. Mais son but est toujours de saper les valeurs qui fondent notre pays. Avec comme prochain combat la fin de vie.
Quel cinéma nous fait notre président, depuis qu’il joue les adolescents attardés avec une électrisante actrice ! Non seulement il semble être prêt à remettre à zéro sa vie privée, en traitant de manière peu élégante celle dont il avait fait la “première dame de France”. Mais le voilà qui, depuis maintenant un mois, veut assumer un virage social-démocrate, quitte à se fâcher avec une grande partie de sa majorité. Il a consacré plus de deux heures et demie à expliquer pourquoi, comment, et dans quel but il s’était converti à une économie de l’offre, de la production et de la baisse drastique de la dépense publique.
Bien sûr tout discours qui rejoint les contraintes des chefs d’entreprise petits ou grands ne doit pas être passé par pertes et profits. Bien sûr les baisses de charges patronales annoncées, même si elles n’entreront en vigueur que dans deux ans, vont permettre à nos industriels de jouer plus facilement l’intraitable compétition planétaire. Bien sûr tout ce qui a été annoncé par François Hollande en matière de simplification est de nature à recréer un climat de confiance. Même si, pour relancer la production en France, la mesure la plus simple consiste toujours à rompre avec le mécanisme infernal des 35 heures qui a fait décrocher notre industrie au début de la décennie passée.
Il reste que cette conférence de presse théâtrale et quasi monarchique a fait l’objet d’un traitement démesuré de la part des commentateurs, des médias audiovisuels aux ordres du pouvoir, et même des organisations patronales. Comme d’habitude — car ce n’est pas la première fois —, certains ont voulu nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Le but était de faire croire que la France était dotée d’un nouveau François Hollande, complètement différent de celui qui a été élu le 6 mai 2012. Un président qui aurait fait son “chemin de Damas”, après toutes les erreurs accumulées depuis vingt mois et toutes les déconvenues rencontrées. Le piège est évidemment bien trop grossier.
Au même moment, une passionnante enquête d’opinion (que nous détaillons page 18) est venue montrer l’incroyable niveau de défiance à l’égard du couple exécutif, et plus généralement envers les partis de gouvernement, les élites de toute sorte et tous ceux qui ont juré, croix de bois, croix de fer, qu’ils avaient la solution pour redresser la France. Cette étude indique surtout combien les Français sont bien plus préoccupés par des valeurs immanentes et éternelles que par des abaissements de charges qui vont avoir, dans le meilleur des cas, un impact de 3 à 4 % sur le prix de revient d’une marchandise fabriquée en France. Elle les conforte dans l’idée que d’un côté, il y a une France de l’intérieur du périphérique qui est prête à passer des marchés de dupes à coups de plats de lentilles, et de l’autre, une France des invisibles méprisée, négligée et dédaignée.
Surtout, qui pourrait croire que François Hollande aurait vraiment changé ? C’est bien le même chef de l’État qui, alors que rien ne l’y obligeait, a décidé de son propre gré d’ouvrir un débat sur l’euthanasie. Son but, pour une fois, est clair : « permettre à toute personne majeure atteinte d’une maladie incurable, procurant des souffrances psychiques ou physiques insupportables, qui ne peut être apaisée, de pouvoir demander, dans des conditions strictes, une assistance médicalisée pour terminer sa vie en dignité ». Alors que la France entière convient que la loi Leonetti ne doit pas être amendée, le chef de l’État a délibérément pris le risque d’ouvrir un débat sociétal qui nous concerne chacun dans notre intimité.
Non seulement un tel débat va remuer bon nombre de nos compatriotes dans leurs convictions personnelles, religieuses, éthiques. Non seulement cela va donner lieu à des discussions familiales passionnées. Mais surtout, une fois encore les Français vont vouloir montrer qu’ils en ont assez que leur conception de la famille, du mariage, et maintenant de la mort, soit réglementée par un État qui s’occupe de tout ce qui ne le concerne pas : la vitesse, le prix des cigarettes, les taxes sur les sodas, la largeur des trottoirs, et qui laisse sur le bord de la route 3,3 millions de chômeurs ou regarde, les bras croisés, 65 000 entreprises déposer le bilan en un an.
François Hollande n’a pas changé. Il est resté le même. Celui qui sans concertation a imposé le mariage homosexuel et qui va maintenant passer en force sur la fin de vie, avant de légaliser le cannabis. Il a peut-être évolué sur le plan économique, non pas par conviction, mais par opportunisme. Mais il demeure arrogant, dogmatique et surtout désireux de déconstruire tout ce qui permet à une société de fonctionner sereinement : le travail, la justice, l’autorité, le sens de la patrie, la propriété, la confiance. Et, par-dessus tout, la famille.

0 commentaires: