TOUT EST DIT

TOUT EST DIT
ǝʇêʇ ɐן ɹns ǝɥɔɹɐɯ ǝɔuɐɹɟ ɐן ʇuǝɯɯoɔ ùO

samedi 21 septembre 2013

L’envers du non-dit

L’envers du non-dit


Se faire justice soi-même. Si l'on veut sortir du climat nauséabond actuel, c'est là un débat capital à condition pourtant qu'il ne se fasse pas au degré zéro de la politique. Car les enjeux sont eux très politiques et les silences calculés des partis de gouvernement ne font qu'apporter de l'eau au moulin de Marine Le Pen. Face à ceux qui se taisent, le démagogue promet tout et l'on sait qu'en matière sécuritaire et d'immigration la vieille tactique a beaucoup rapporté au Front national. Quand Facebook prend des allures de saloon du Far-West où l'on règle ses comptes armes à la main, l'atmosphère devient irrespirable et le fait divers instrumentalisé réveille une pensée hélas de plus en plus dominante et malsaine, qui parle d'ordre quand c'est de justice qu'il s'agit.
Les non-dits des responsables politiques ajoutent encore au malaise. Pour ne pas s'afficher contre le « ni-ni », donc contre Copé, et ne pas dire qu'il voterait socialiste en cas de duel PS-FN, Fillon s'est pris les pieds dans un engrenage intenable et cherche maintenant à théoriser son erreur. L'UMP espère de son côté cacher ses résultats avec les abus verbaux du maire de Nice et laisse prospérer l'idée que le FN est devenu une opposition crédible qui pourrait aider à la défaite du PS.
Les socialistes ont ressorti la méthode Mitterrand. Inquiets de l'ampleur que pourrait prendre la défaite aux municipales, ils comptent sur la montée du Front pour provoquer le plus de triangulaires possibles et conserver des mairies, adoucissant ainsi le prévisible revers. Quant à Mme Le Pen, elle veut un maximum de maires qui lui épargneraient la course habituelle aux signatures pour la présidentielle. Elle maintiendra donc sa formation dans les triangulaires.
L'envers du non-dit serait l'affirmation que oui, l'immigration mal contrôlée est un problème, que oui, le malaise des banlieues est autant une question communautaire qu'économique, que oui encore, les zones de non-droit sont intolérables en République. On s'approcherait ainsi courageusement du feu pour combattre l'enfer qui menace notre démocratie. Peut-être empêcherait-on alors que le racisme et l'intolérance soient la funeste rançon de la sécurité.

0 commentaires: