lundi 16 septembre 2013
Hollande, très loin du but
Plus à l’aise sur la forme, le président de la République a tenté de se montrer pédagogue, dimanche soir à la télévision pour sa rentrée médiatique, à défaut d’être convaincant sur le fond. Retour sur une émission brouillonne.
Copie médiocre pour le professeur Hollande. On sait que le chef de l’Etat n’affectionne pas cet exercice médiatique. Sa prestation de dimanche ne devrait pas le rassurer. Les téléspectateurs étaient d’ailleurs moins nombreux que l’année dernière devant leur télévision : 8,1 millions contre 9,9 à la même époque en 2012. Décidément, ce Président n’est vraiment pas un champion de l’audience.
La forme était plutôt meilleure. Plus à l’aise, la voix claire, le costume tout neuf et toujours sans notes posées devant lui. Ce qui prouve une vraie confiance en lui. L’hôtel Marigny, annexe de l’Elysée, servait de décor contrairement à l’an passé où le Président s’est déplacé dans les locaux de TF1.
Sur le fond, François Hollande a opté pour une émission fourre-tout : de la Syrie aux impôts, de la fiscalité écolo au chômage, de la sécurité au FN et François Fillon. Un zapping classique pendant lequel il est apparu sur la défensive, souvent à contretemps comme sur la Syrie. Un dossier sur lequel il a donné l’impression de vouloir réécrire l’histoire en sa faveur voulant faire croire que c’était grâce à la France qu’un accord avait été obtenu à Genève. En réalité, si François Hollande a incontestablement été en première ligne au début de cette crise diplomatique, il a ensuite subi les événements. Avant même d’en être avancé dans la dernière ligne droite.
Son ton pédagogique aurait pu lui permettre d’apporter de la clarté sur la longue leçon de fiscalité. Ses explications en forme de mea culpa sur le "ras-le-bol fiscal" ont tourné à une longue partie de bonneteau. Un gros quart d’heure incompréhensible pendant lequel il a admis qu’il y avait trop d’impôts avant d’expliquer qu’il n’y aurait pas de "nouvelles taxes" en 2014 mais que la hausse de la TVA serait réduite, qu’on avait échappé à une hausse de la CSG… Bref, un tournis fiscal complètement flou. Pas sûr au passage que sa promesse d’un crédit d’impôt pour la rénovation thermique suffise à calmer ses alliés écolos.
Loin du but en matière de fiscalité écologique, François Hollande est convaincu d’être tout prêt de marquer enfin un but sur le chômage. Il attend l’inversion de la courbe pour la fin de l’année. Peut être même avant selon un de ses conseillers.
Finalement, c’est sur le registre purement politique qu’il a le mieux su tirer son épingle du jeu en claquant François Fillon sur le vote PS-FN et sa nouvelle règle sur le sectarisme. L’ancien premier secrétaire du PS a rappelé, petit sourire aux lèvres, que le 21 avril 2002, il n’avait pas hésité une seconde et appelé à voter contre Jean-Marie Le Pen sans barguiner. Un petit rappel qui avait des allures de prédiction pour 2017. Comme s’il imaginait déjà un deuxième tour de la présidentielle entre Marine Le Pen et lui.
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