✔ Au cours des cinq années antérieures à 2007, l’Espagne comptait pour presque la moitié des emplois crées dans la totalité de la zone euro.
✔ Maintenant, plus d'un quart des Espagnols sont au chômage, et la population espagnole a baissé en 2012 pour la première fois en quatre décennies.
✔ 26% des Espagnols sont au chômage. Près d’un tiers des chômeurs des 17 pays de la zone euro vivent en Espagne.
✔ Après l’éclatement de la bulle du secteur de la construction qui a attiré des travailleurs immigrés, la migration annuelle vers l’Espagne a été presque divisée par deux au cours des 4 années.
✔ L’année dernière, le nombre d'Espagnols qui ont migré au Maroc a été 32% plus important qu'en 2008. Après les pays d’Amérique Latine et les pays européen, le Maroc est une destination privilégiée des Espagnols qui émigrent.
✔ En 2012, 477.000 personnes ont quitté l’Espagne, soit 1% de la population. 60.000 d'entre elles étaient des Espagnols, soit 80% de plus qu'en 2008. Si l’on compte les entrées dans le pays, on obtient un solde migratoire net de 162.400 personnes qui ont quitté le pays.
✔ En Juillet, l'Espagne comptait 1,6 million de travailleurs étrangers, contre 2 millions en 2008.
✔ En Espagne, 1 chômeur sur 5 est un étranger. Les Marocains et les Roumains sont les deux nationalités les plus représentées.
✔ Découragés par le taux de chômage des jeunes qui s’établit à 56%, de plus en plus de jeunes disparaissent de la population active. Certains reprennent leurs études, d’autres partent travailler à l’étranger, indique le Conseil espagnol des Jeunes. Il rapporte également que la proportion de jeunes âgés de 16 à 29 ans disponibles pour le marché du travail est passée de 66% en 2008 à 60%.
|
samedi 31 août 2013
9 chiffres qui indiquent la profondeur de la crise espagnole
Le Royaume-Uni est hors-jeu
Les États-Unis perdent leurs alliés. Londres, le partenaire militaire principal de Washington, a refusé de participer à l’opération militaire contre la Syrie. De nombreux pays membres de l’ONU ont également renoncé à un scénario militaire pour faire pression sur le régime de Bachar al-Assad. Aujourd’hui, Washington est en train de chercher d’autres alliés, mais déclare pouvoir frapper seul.
Jeudi soir, le parlement britannique a rejeté la proposition du gouvernement de réagir par la force à la « crise humanitaire » en Syrie, ce qui pourrait impliquer une attaque militaire. David Cameron, le premier ministre britannique, a annoncé que la décision des députés ne portait qu’un caractère de recommandation, mais qu'il ne serait pas correct de l’ignorer.
« La Chambre des communes a rejeté notre initiative. Les députés qui expriment l’opinion publique du pays se sont prononcés contre la participation du Royaume-Uni dans l’opération militaire. Le gouvernement va agir en accord avec cette décision »,a-t-il annoncé.
Pendant la nuit de jeudi à vendredi, 12 pays de l’ONU, dont l’Italie, la Grèce et le Canada ont annoncé qu’ils refusaient toute forme d’action militaire contre la Syrie sans sanction de l’ONU. Avoir l’autorisation du Conseil de sécurité sans preuves convaincantes de l’utilisation d’armes chimiques par les autorités syriennes est impossible. Aujourd’hui, le Conseil de sécurité possède un seul compte-rendu officiel. Celui-ci émane des experts russes, qui ont effectué une enquête sur l’utilisation éventuelle d’armes chimiques en mars dans la province d’Alep. À ce moment-là, des preuves irréfutables avaient été présentées, selon lesquelles les armes chimiques avaient été employées par l’opposition.
Aujourd’hui, les experts de l’ONU mènent une investigation sur le cas d’utilisation d’armes chimiques du 21 août dans les faubourgs de Damas. Samedi, les résultats de l’enquête doivent être remis à Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, qui transmettra à son tour les informations aux représentants du Conseil de sécurité. Moscou est persuadé qu’avant cela, il est illégal ne serait-ce que de discuter d'un plan d’attaque de la Syrie. Cette opinion est partagée de nombreux autres membres de la communauté internationale, mais pas par les États-Unis. Selon le quotidien New York Times,Washington pourrait ordonner d’attaquer la Syrie sans le consentement du Conseil de sécurité de l’ONU. Il est possible que ce soit le cas déjà samedi, une fois que les inspecteurs de l’ONU auront quitté la Syrie.
« C’est tout à fait possible. Vraisemblablement, les informations que les experts de l’ONU vont présenter indiqueront que les armes chimiques ont été utilisées par les rebelles. Je pense que les États-Unis sont déjà au courant et qu'ils peuvent frapper avant la publication du rapport »,a déclaré Semione Bagdassarov, expert des problèmes de l’Asie centrale et du Proche Orient.
Les États-Unis sont en train de rassembler les partisans d’une intervention militaire en Syrie. S’il n’y a plus personne en Europe, certains États du Proche-Orient ne sont pas contre l’idée d’attaquer leur voisin. Ahmet Davutoğlu, ministre turc des Affaires étrangères, a déclaré jeudi que 25 pays pourraient entrer dans la coalition antisyrienne. Toutefois, cela a été dit au cours de négociations officieuses. Lorsqu’il sera question d'agir réellement, tout le monde n’osera pas violer la législation internationale, car cela pourrait entraîner des conséquences imprévisibles. C’est ce qu’estime Stanislav Tarassov, directeur du Centre du Proche-Orient et du Caucase de l’Institut international des États modernes.
« Des groupes d’opposition, ainsi qu’un gouvernement syrien en exil ont été mis en place en Turquie. Imaginez-vous si les Kurdes s’étaient rassemblés quelque part à Téhéran, s’ils avaient qualifié le régime d’Erdoğan de dictatorial et illégitime et lui avaient déclaré la guerre. On peut s’attendre à tout dans une situation où tous les évènements sont considérés hors du droit international », explique Stanislav Tarassov.
En attendant, selon les représentants de l’administration américaine, la Maison-Blanche est prête à agir seule contre la Syrie, si elle décide d’utiliser la force. Toutefois, la décision en question n’a pas encore été prise.
Léa Seydoux en couverture de "Lui" : une première image circule sur Internet
Est-ce vraiment une photo officielle? Interrogée jeudi soir par Antoine De Caunes, Léa Seydoux a confirmé sur le plateau du Grand Journalqu'elle ferait la couverture du premier numéro du magazine Lui. Voici la première image qui vient d'être mise en ligne sur la page Facebook du site Pure Médias. Sous la houlette de Frédéric Beigbeder, la sortie du premier numéro est prévue pour le 5 septembre prochain.
Syrie : L’UMP et le PS sont-ils devenus néoconservateurs ?
« Comment le virus néoconservateur a-t-il pu gagner ainsi tous les esprits ? » s’interrogeait Dominique de Villepin au moment de l’intervention française au Mali. Se doutait-il que quelques mois plus tard notre gouvernement appellerait à frapper la Syrie avec le soutien enthousiaste de l’UMP ?
En matière de politique étrangère, ce « virus néoconservateur » juge bienfondée l’ingérence d’un Etat démocratique dans les affaires d’un pays irrespectueux des droits de l’homme. Cette maladie n’a pas encore atteint tous les citoyens français : si 45% d’entre eux se disent favorables à une intervention armée contre la Syrie, pas moins de 40% s’y opposent. Les deux « gros » partis français, eux, semblent s’être laissés dompter par cette idéologie néoconservatrice. Il y a dix ans, un gouvernement de droite refusait, avec la solidarité du premier parti de gauche, de renverser par la force un gouvernement étranger accusé fallacieusement de détenir des armes de destruction massive. Aujourd’hui, un gouvernement de gauche, avec le soutien du premier parti de droite, se dit prêt à bombarder un régime étranger, pour cause de bombardement chimique dont la nature n’a pas encore été prouvée par les experts de l’ONU.
En France – contrairement, par exemple, au Japon – les relations internationales ne font pas l’objet d’un clivage droite-gauche. Il n’existe pas de politique étrangère estampillée « UMP », ni de politique étrangère marquée « PS ». Chacune des principales formations de gauche et de droite sont parcourues par deux lignes de conduite des affaires extérieures : la ligne « atlantiste », et celle que les ouvrages universitaires et médias qualifient de « gaullo-mitterrandiste ». Les partisans de cette dernière prônent, schématiquement, l’autonomie de la France vis-à-vis de l’hyperpuissance américaine et un soutien aux revendications des pays du « Sud ».
Sans doute par sympathie pour le messianisme démocratique perpétué par l’administration américaine, certains intellectuels français, finissent par épouser des positions néoconservatrices : Alain Madelin, BHL, Guy Millière ou encore Alexandre Adler font ainsi de la guerre humanitaire un idéal.
En 2003 le « gaullo-mitterrandisme » de Chirac semblait faire consensus chez les deux grands partis français : l’aura du président de la République et la fidélité de l’UMP à son gouvernement étouffaient l’atlantisme à droite, tandis que le tropisme néoconservateur de la gauche se voyait laminé par l’impopularité de Bush. Obama rendit tolérable, pour une gauche française en mal d’icônes universelles, une politique étrangère dans les faits peu différente de celle de son prédécesseur. À droite, Sarkozy « l’Américain » se chargea d’éradiquer les vestiges des fantasmes gaulliens. Ainsi, Alain Juppé, le doyen gaulliste, se fit le héraut de la croisade anti-Kadhafi lorsque Nicolas Sarkozy lui confia le quai d’Orsay. Depuis, ses convictions interventionnistes ne cessent de croître : le même homme qui, en 2003, soutenait à la tête de l’UMP le parti-pris non-interventionniste de Jacques Chirac, appelle aujourd’hui, aux côtés de Bernard Kouchner et BHL, à violer la souveraineté syrienne à coups de missiles ! François Fillon, qui aime également se dire gaulliste, semble avoir perdu ses repères. Les deux têtes de l’UMP – Copé et Fillon – ont formulé unsoutien commun, bien que modéré, aux appels à « punir » la Syrie du président Hollande. Les voix qui se sont élevées, à droite, contre un tel projet sont plutôt marginales (Longuet et Marini) ou extérieures à l’UMP (en plus d’être marginales) : Dupont-Aignan ou Frank Margain (Parti chrétien-démocrate). À gauche, le Parti socialiste, logiquement, approuve les vues du président. Bien plus lourd de signification pour le PS : Laurent Fabius, traditionnellement décrit comme le contrepoids idéologique au néoconservatisme de Moscovici, envisage désormais, en ministre des Affaires étrangères qu’il est, l’usage de la force contre la Syrie. Les discours pacifistes aux saveurs antiimpérialistes, dont la gauche a le secret, ont été relégués hors des frontières du parti, du côté de chez Mélenchon.
La tactique de l’écran de fumée masque les « vrais problèmes » du chômage et du déficit public. Toutefois, la conversion du gaulliste Juppé et du souverainiste Fabius à l’idée de guerre humanitaire témoigne d’un climat idéologique plutôt neuf à l’UMP et au PS. Dans les cas de Juppé et de Fabius, mais également de Fillon, cet esprit de paladin ne peut même pas s’expliquer par quelque admiration ou docilité à l’égard de l’oncle Sam. Ces hommes politiques sont devenus néoconservateurs sans être atlantistes. Ils font du zèle dans l’interventionnisme armé au nom des droits de l’Homme, veulent être en avance sur l’agenda néoconservateur des Américains. Comme s’ils adhéraient sincèrement à une telle politique étrangère – même lorsqu’elle semble condamnée à l’échec. Trouver des explications moins avouables à cette posture interventionniste est difficile : on ne voit guère, en effet, quels froids intérêts aurait la France à tenter l’aventure syrienne.
Justice : Hollande et Taubira "aveuglés" (Fillon)
François Fillon, ancien Premier ministre, a accusé François Hollande et Christiane Taubira d'avoir choisi, avec la nouvelle réforme de la justice, "le désarmement pénal" parce qu'ils sont "aveuglés par leur idéologie", lors d'un meeting à Saint-Raphaël, dans le Var, en présence d'un millier de personnes.
"S'il faut des mesures exceptionnelles pour en finir avec les trafics qui gangrènent les cités, il est de notre devoir de les prendre. Si nous manquons à cette obligation, la République continuera de reculer et elle finira par vaciller. La réponse de la justice doit être à la hauteur des agressions que la société subit", a affirmé le député UMP de Paris et candidat à la candidature dans son camp pour la prochaine présidentielle, applaudi à plusieurs reprises par le public. "Comment accepter qu'une attaque de train digne du Far West se solde par de la prison avec sursis ? Pourquoi faut-il attendre deux ans pour expulser les occupants d'un logement social transformé en entrepôt de drogue ? Ce ne sont pas des anecdotes. Ce sont les symptômes d'un mal profond".
"Nous ne le traiterons pas par des discours angéliques et des artifices de procédure pénale", a poursuivi François Fillon, pour qui "le sentiment d'impunité continuera de prospérer si le premier réflexe est de trouver des excuses aux délinquants et aux criminels". On en vient même à accuser la prison d'être responsable de la récidive ! Au contraire : la prison, en même temps qu'elle protège la société, doit fournir une chance de réinsertion à ceux qui veulent la saisir. Pour les autres, je n'ai aucun état d'âme", a-t-il ajouté. A ses yeux, "cette politique est exactement le contraire de celle que mènent François Hollande et Christiane Taubira qui, aveuglés par leur idéologie, ont choisi le désarmement pénal". "Ils ont choisi d'affaiblir la lutte contre la récidive", a-t-il poursuivi, car "moins de sanctions" c'est "plus de délinquance".
L'ancien chef du gouvernement a également affirmé que "le spectacle de l'affrontement entre le ministre de l'Intérieur (Manuel Valls) et le ministre de la Justice tout l'été était pitoyable. Ils étaient aussi pitoyables l'un que l'autre. L'un s'agitant en essayant de faire du Sarkozy sans en avoir le talent et les moyens, l'autre et l'autre défendant une idéologie surannée, qui est largement responsable des difficultés que rencontre le pays aujourd'hui".
Après un mois de couacs gouvernementaux à propos de la très sensible réforme pénale, François Hollande a annoncé vendredi ses arbitrages. Il a confirmé la création d'une peine de "contrainte pénale" sans prison pour certains délits et la suppression des peines plancher.
vendredi 30 août 2013
Syrie : Hollande n'exclut pas une intervention avant mercredi
Le chef de l'État, qui aura ce vendredi "un échange approfondi avec Barack Obama", affirme que le refus des Britanniques ne change pas la position de Paris.
Le président François Hollande affirme vendredi que "la France veut une action proportionnée et ferme contre le régime de Damas", ajoutant que le refus des Britanniques de participer à une telle opération ne change pas la position de Paris. Dans une interview au quotidien Le Monde daté de samedi, le chef de l'État ajoute qu'il aura ce vendredi "un échange approfondi avec Barack Obama".
S'il exclut toute intervention avant le départ de Syrie des insp
ecteurs onusiens, il ne l'exclut pas avant que le Parlement ne se réunisse ce mercredi, expliquant disposer "d'un faisceau d'indices qui vont dans le sens de la responsabilité du régime de Damas" dans l'utilisation d'armes chimiques. "Toutes les options sont sur la table. La France veut une action proportionnée et ferme", déclare le chef de l'État.
Le toutou des américains |
À la question : "Peut-on agir sans nos alliés traditionnels anglais ?" le chef de l'État répond clairement "oui". "Chaque pays est souverain pour participer ou non à une opération. Cela vaut pour le Royaume-Uni comme pour la France", poursuit-il. François Hollande exclut "de prendre une décision avant de disposer de tous les éléments qui la justifieraient". Il exclut de même qu'une intervention militaire puisse avoir lieu avant le départ de Syrie des inspecteurs de l'ONU, qui ont entamé vendredi leur dernier jour d'enquête sur le site de l'attaque présumée chimique près de Damas.
Le chef de l'État n'exclut pas en revanche qu'une intervention militaire puisse avoir lieu avant que le Parlement ne se réunisse en session extraordinaire mercredi. "Et si j'ai engagé la France, le gouvernement l'informera des moyens et des objectifs poursuivis, conformément à l'article 35 de la Constitution", conclut-il.
J'aurai donc vu la fin...
J'aurai donc vu la fin...
Des encyclopédies, de la Yougoslavie, du "Quid", du guide Lebègue des films, des Virgin Megastore, des billets d'avion, de l'URSS, des VHS, du steak de cheval, du Vittel-Délices, du jerk, des fumeurs de pipe, des lunettes à double foyer, du paquebot "France", du Concorde, de la carte InterRail, de France-Soir, de Salut les copains, des Nouvelles littéraires, de L'Événement du jeudi, du drugstore Saint-Germain, du Café de Cluny, du Kinopanorama, du Grand Écran, des Wienerwald, du Stübli, des Churrasco, de l'aéroglisseur, du résiné, du Livre de poche relié en rouge, de Berlin-Est, des chocos BN, du service militaire, du franc, d'UTA, d'Air Inter, de Radio 7, du FSA, de la RDA, du Walkman, de la K7, des opérettes, de la Samaritaine, des autobus à plate-forme, du bonhomme Antar, d'Elf Aquitaine, des chaussures de ski à lacets, du cadeau Bonux, des 45-tours, du Planet Hollywood, de la drachme, des poils sous les bras des filles, du Quotidien de Paris, du Matin de Paris, de la carte Orange, des éditions Messidor, de Champ Libre, de Match TV, de Révolution, de la brasserie Le Rozes, des premières classes dans le métro, des baptêmes de l'air, de la terrasse de l'aéroport d'Orly, de la Ligue communiste révolutionnaire, du bar du Pont-Royal, de la Tchécoslovaquie, du trou des Halles, des cinémas pornographiques, des Gauloises vertes, du Vélosolex, du martinet, du tandem, des cordages en boyaux de chat, des seins nus sur la plage de La Baule, du rez-de-chaussée du Monde, de l'eau de Seltz, du café filtre, du Minitel rose, de la TAT, de la Cibi, du maillot de corps, des machines à écrire, des cendriers pleins au bureau, de la banlieue rouge, de la collection Rouge et Or, de la cinémathèque du Trocadéro, de la gare routière sur le Paillon à Nice, du papier carbone, des jetons de téléphone, des ronds de serviette, des projectionnistes, des souffleurs, des Gitanes maïs, de la boîte à cigares du Dôme, de la beriochka des livres place Kropotkine à Moscou, du restaurant italien Gradska kafana de la place de la République à Belgrade, des tee-shirts Fruit of the Loom, des transistors, des speakerines, des bonbons Kréma, des pantalons fuseaux, de Pilote, des Wimpy, des places fumeur dans les avions et de la vignette automobile.
M. Hollande et le syndrome de Gulliver
M. Hollande et le syndrome de Gulliver
Où va la France ? Elle n'a pas envie de le savoir, mais elle y va d'un pas traînant, la digestion troublée, sur fond de pessimisme, d'aigreurs et de jérémiades.
Longtemps après que Montesquieu se fut demandé comment on pouvait être persan, il n'est pas interdit de se demander comment on peut être français. Qu'est-il arrivé pour que notre pays, pourvu de tant d'atouts, dégringole lentement mais sûrement la pente des peuples fatigués ?
C'est une chute lancinante que nos gouvernants, de droite comme de gauche, cherchent à adoucir sans jamais oser prendre les mesures qui nous permettraient de remonter cette pente. Comme si leur diagnostic sur la France était si terrible qu'il la condamnait aux soins palliatifs. Comme s'ils ne croyaient plus eux-mêmes en l'avenir qu'ils nous promettent à longueur de discours.
La France se retrouve ainsi à la croisée de trois discours lamentables. Celui de la gauche, affublée du manteau noir de la Mère Fouettard : depuis un an, elle n'a cessé d'augmenter les prélèvements obligatoires, ralentisseurs de croissance, sans songer à baisser les dépenses publiques, alors qu'elle aurait dû commencer par là. Celui d'une partie de la droite, déguisée désormais en Père Noël avec la hotte afférente : par la voix de M. Copé, elle vient d'annoncer fièrement, en attendant le rasage gratis, une "baisse massive des impôts" dès qu'elle reviendra au pouvoir. Oui, "massive". Le farceur !
Ne riez pas, le pire est à venir : le discours Front national, dont les voiles gonflent sous le vent de la sinistrose, prétend régler tous nos problèmes de déficits, de désindustrialisation ou de balance commerciale en sortant de l'euro et en instaurant un nouveau protectionnisme. Une stratégie de l'apocalypse que vante aussi la gauche de la gauche et qui, au temps du communisme, avait en effet si bien "réussi" à l'Albanie.
Il n'y a qu'en France que le comique "modèle albanais" semble avoir de beaux jours devant lui, ce qui, somme toute, est bien en phase avec cette rentrée politique qui nous ravale au rang de petite province égocentrique perdue dans l'immensité du monde. Tel est notre pays : rhumatisant et nombriliste, avec une mentalité de prince en exil.
Le vrai-faux débat sur les retraites est symptomatique de notre état d'esprit. Élevant l'âge légal de la retraite à 62 ans seulement, la tintamarresque réformette de Sarkozy a eu à peu près autant d'effet qu'une goutte d'eau dans le tonneau des Danaïdes : elle ne faisait que retarder un peu l'inévitable explosion du déficit de notre système. Pour boucher le trou qui se creuse, le gouvernement a mollement hésité, tel l'âne de Buridan, entre une hausse de la CSG et une augmentation des cotisations sociales, avant d'envisager leur baisse, ce qui prouve qu'il ne faut jamais désespérer de rien. Si le pouvoir commence à envisager de baisser le coût du travail, bonne nouvelle...
Mais pourquoi ne pas décider aussi d'allonger à 65 ans ou plus, comme dans la plupart des autres pays européens, l'âge légal de la retraite en alignant, pendant qu'on y est, les régimes du public et du privé ? Parce que ce serait trop simple, en contradiction avec les dogmes du PS, et que ça pourrait donner des vapeurs à une partie de la gauche qui, après s'être bien gavée, commence à se découvrir des problèmes de conscience.
Tout le mal français est là, résumé : idéologie, conservatisme et déni de réalité. Avec un président qui, à la manière de ses prédécesseurs, se retrouve déjà cloué au sol comme Gulliver enserré sous les fils des Lilliputiens, métaphores de nos routines, nos peurs et nos paresses collectives.
Qu'est-ce qui pourrait libérer la France de ses entraves et redonner envie à tous nos jeunes diplômés de faire leur vie ici au lieu de partir en masse à la conquête de Londres, New York ou Shanghai ? Du courage, de la lucidité et des réformes. Un peu de jugeote, aussi. Enfin, rien de surhumain. Mais, apparemment, c'est encore trop demander.
La France a toujours entretenu un rapport particulier avec la vérité et force est de constater que, les années passant, ça ne s'arrange pas. Au nom de la protection de l'emploi, nous avons mis au point un système qui fabrique surtout du chômage. Au nom du principe d'égalité, nous produisons de plus en plus d'exclusion. Au nom de l'équité, nous massacrons les entreprises pourvoyeuses de richesse. Au nom de l'éducation pour tous, nous rejetons des générations dans le malheur social, sans formation professionnelle.
Le plus navrant est qu'une grande partie du pays semble trouver son compte dans ce désastre général et s'accroche comme un mollusque à cette table pourrie qu'il faudrait renverser. L'éditeur Claude Durand vient de publier un nouveau roman grinçant et enlevé, Le pavillon des écrivains (1), sur la perte de nos repères à travers le destin d'une commune de banlieue. Sur la quatrième de couverture, une trouvaille à méditer : dans notre pays, selon Durand, les mots sont désormais "devenus les alias de vérités opposées à celle que recelait leur usage premier".
C'est peut-être quand on aura su définir et nommer les maladies françaises que l'on pourra commencer à les éradiquer vraiment.
1. Éditions de Fallois.
Un inventaire polémique du sarkozysme
Un inventaire polémique du sarkozysme
Voici, au moment où, à droite, il n'est question que d'inventaire du sarkozysme, un petit pamphlet qui tombe à pic.
Il a été publié au printemps dans l'indifférence générale : trop tôt. Maintenant que le débat est ouvert et fait même rage, il mérite pleinement que l'on y revienne. Outre qu'il est fort bien écrit et mené au triple galop, il présente en effet deux originalités (1). Son auteur,Thomas Clay, universitaire fort engagé à gauche, soutient une thèse intelligemment iconoclaste. Alors que souvent on considère le sarkozysme comme un pointillisme désordonné, comme un puzzle intellectuel en folie, il souligne au contraire la cohérence idéologique de la démarche, son projet conceptuel, celui de renouveler radicalement l'éventail des valeurs fondatrices de la France. Évidemment, il le fait sur un mode polémique, constamment et uniquement ultracritique. Pour lui, Nicolas Sarkozy est le grand déconstructeur de la République, obsédé par le modèle américain, version conservatrice, cela va de soi, menant le combat des idées pour remplacer les piliers de la solidarité par l'aventure de l'individualisme. C'est excessif, c'est partial (sous le mandat sarkozyen, quel autre pays que la France consacrait un tel pourcentage de ses ressources financières à la solidarité sociale ?), mais c'est intéressant et cela comporte une part de vérité habituellement occultée.
L'autre originalité de la méthode Thomas Clay est, au lieu d'évaluer comme on le fait d'habitude le sarkozysme à travers le prisme du personnage ou le récit de ses batailles polémiques homériques et de ses combats sisyphéens contre la crise, de dresser un bilan minutieux de son oeuvre législative. Dites-moi quelles sont les lois qu'il a fait voter sous sa présidence et je vous dirai qui il est : astucieux, mais bien entendu totalement à charge, avec brio, et aussi avec une mauvaise foi remarquable. Ainsi l'instauration du service minimum dans les transports devient-elle pour notre auteur une attaque oblique contre le sacro-saint droit de grève. Ainsi la réforme de la gendarmerie devient-elle une entorse à ce grand principe républicain de l'"éloignement de l'armée cantonnée dans ses casernes", comme si la gendarmerie ne se caractérisait pas depuis toujours par son implantation dans la population... On criminalise le port de la cagoule dans les manifestations ? Atteinte aux libertés ! On assouplit (fort peu) le travail dominical ? Régression sociale scandaleuse. Tout est à l'avenant, précis, polémique, furieusement accusatoire. Au moins le procureur Thomas Clay obligera-t-il les lieutenants rebelles du sarkozysme et leurs cadets affamés à se prononcer clairement sur le bien-fondé des mesures législatives du quinquennat précédent. Et, à lire de près ce libelle inspiré, il deviendra difficile de prétendre en tout cas qu'il ne s'agissait que de "réformettes".
1. Les lois du sarkozysme (Odile Jacob, 88 p., 13,90 euros).
Valérie Trierweiler : à la plage avec 5000 enfants défavorisés
Valérie Trierweiler s'est rendue à Cabourg avec le Secours populaire et des « oubliés des vacances ». La première dame se sent enfin « bien dans son rôle », rapporte Le Parisien.
Ce mercredi, Valérie Trierweiler était à la plage de Cabourg, dans le Calvados, aux côtés de 5000 enfants défavorisés de la région parisienne qui, pour la plupart, n'avaient jamais vu la mer.
La compagne de François Hollande avait en effet été conviée à une sortie du Secours populaire qui a déjà offert cette année près d'un million de journées de vacances à ceux qui n'avaient pas cette chance. « Mon message est qu'il faut de la générosité pour que ces enfants puissent partir en vacances », a déclaré Valérie Trierweiler, comme le rapporte Paris Match.
Laissez venir à moi les petits nègres |
« Les vacances ne sont pas un luxe. Des enseignants m'ont dit que cela avait un impact sur les résultats scolaires », appuie Julien Lauprêtre, président de l'association. C'est d'ailleurs ce dernier qui aurait appris à la journaliste et compagne du président de la république française comment accepter et assumer son statut de première dame. « Je crois qu'aujourd'hui je me sens bien dans mon rôle de première dame, a expliqué Valérie Trierweiler d'après Le Parisien. J'ai compris le sens de mon rôle le jour où j'ai rencontré Julien Lauprêtre, fin 2012. J'ai compris la différence entre la générosité seule et la générosité alliée à la solidarité. »
En juin, sur le plateau de C à vous, elle avait déjà confié qu'elle ne s'attendait pas un jour occuper ces fonctions. « Je ne m'envole jamais... J'ai fait comme si rien ne changeait et c'est bien là le problème. Je ne pensais pas que ça pouvait arriver, donc je ne me suis pas préparée », avait expliqué Valérie Trierweiler, soulignant également qu'elle avait un rôle de mère. « On oublie souvent que je suis mère, alors que ça me définit. Une mère tigresse. »
Un instinct maternel qui semble se refléter de plus en plus à travers ses récentes actions, Valérie Trierweiler ayant également invité trois jeunes trisomiques à prendre le petit-déjeuner à l'Élysée en novembre dernier.
Medef : pour séduire les patrons, Moscovici sort le grand jeu à Jouy-en-Josas
Fin des hausses d'impôts, nouvelles mesures de simplification administrative... Devant des patrons quelque peu médusés, le ministre de l'Economie a multiplié les promesses.
Aimer, c'est regarder ensemble dans la même direction. Pierre Moscovici, ministre de l'Economie et des Finances, et Pierre Gattaz, président du Medef qui le recevait aux universités d'été de l'organisation patronale, en ont donné une belle illustration. A entendre leurs propos, on se dit que ce jeudi 29 août aura marqué la réconciliation entre le patronat et le gouvernement, après les je-t'aime-moi-non-plus de ces derniers jours. Conscient que son partenaire se sentait quelque peu trahi, tel un mari qui apporte des fleurs et fait miroiter Venise, Pierre Moscovici est venu muni de plusieurs annonces.
Rappel : lundi, Pierre Gattaz salue "la main tendue" du gouvernement, qui a laissé
entendre une baisse du coup du travail en échange de l'augmentation des cotisations sociales pour financer le régime de retraite. Mardi, il fustige la réforme, voyant que rien n'a été annoncé en matière de coût du travail. Jeudi, c'est donc un ministre de l'Economie et des Finances quelque peu crispé qui fait son entrée sous la tente de Jouy-en-Josas, tant l'assistance, composée de patrons et d'élus et permanents de fédérations patronales, était remontée contre le gouvernement...
La main tendue d'un ministre inéfficace |
Pour éviter les dérapages, (Geneviève Fioraso a été quelque peu chahutée la veille par l'assemblée) Pierre Gattaz prend soin de saluer la présence de son invité : "Je veux remercier le ministre qui a bien voulu venir échanger dans un moment très particulier. Bravo d'avoir eu le courage de ne pas annuler cette réunion". L'auditoire applaudit.
Des engagements fermes et assez précis
Puis Pierre Gattaz parle de ses angoisses (le coût du travail, la fiscalité, l'environnement réglementaire incertain et lourd). Pour lui répondre, Pierre Moscovici ne joue pas sur les mots. "Je suis heureux d'être ici, parce que c'est la place du ministre de l'Economie et des Finances". Il assure partager le constat du patronat : le niveau de la fiscalité comme celui des cotisations sociales n'est, selon lui, pas bon pour l'emploi. Le ministre va même jusqu'à critiquer le niveau de la dépense publique: "57% du PIB, ça-ne-va-pas".
Il prend surtout quelques engagements. En premier lieu la hausse de cotisations liée à la réforme des retraites sera entièrement compensée par une baisse des cotisations pour la branche familles et ce, jusqu'à la fin du mandat de François Hollande.
Pour aller plus loin sur les annonces concernant le coût du travail, il assure qu'une réflexion plus lourde s'ouvrira bientôt sur le financement de la branche famille (autrement dit, pour trouver d'autres sources de financement que les cotisations salariales et patronales). Il formule le souhait que le CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi) s'inscrive dans la durée, et affirme avoir donné des consignes à son administration pour que les conditions d'octroi de ce coup de pouce ne fasse pas l'objet d'un contrôle fiscal.
"Je n'ai jamais considéré l'entreprise comme un problème"
Enfin, sans rentrer dans le détail, il évoque la nécessité d'instaurer une fiscalité plus moderne, qui favorise la production et s'engage à ce que les prélèvements obligatoires sur les entreprises n'augmentent plus, et ce, dès 2014. Enfin, il révèle à l'assistance que, mercredi prochain, le Conseil des ministres validera plusieurs mesures de simplification administrative pour les entreprises. "Si nous avons décidé de légiférer sur ordonnance, c'est pour que les choses aillent vite" martèle-t-il.
Une façon de répondre à un Pierre Gattaz agacé par les atermoiements du gouvernement : "le temps du business et de l'entreprise n'est pas le même que celui des politiques, nous avons besoin de mesures d'urgence". Pierre Moscovici veut le rassurer "Nous sommes dans le même combat, pas les uns contre les autres, un combat ensemble pour le pays. Je n'ai jamais considéré l'entreprise comme un problème. Notre objectif, c'est le même, créer des emplois en France". Le public -conquis et/ou surpris- applaudit. Les deux hommes doivent se revoir lundi matin à Bercy... en bons amis?
Frapper la Syrie ? Pour quoi faire ?
Frapper la Syrie ? Pour quoi faire ?
Beyrouth, le 29 août 2013, minuit. Il y a déjà longtemps que j’ai pris l’habitude, non seulement de dater mes chroniques, mais aussi de signaler l’heure à laquelle j’en ai commencé l’écriture. Il faudrait peut-être aussi que je signale l’heure du point final, tant les événements semblent devoir se précipiter dans ces tout prochains jours. Les Etats-Unis et, avec eux, la France, la Grande Bretagne… ont décidé de « donner une leçon à Bachar el Assad ». En termes plus simples, « de frapper vite et fort en Syrie » parce que le régime syrien a atteint les lignes rouges posées par le président américain en faisant usage d’armes chimiques sur sa propre population.
Nous allons donc vers une guerre de plus. A Beyrouth, comme dans la plupart de nos villes de province, la circulation est fluide tout au long de la journée et les rues sont quasi désertes la nuit. Des barrières et des bandes de sécurité interdisent tout stationnement devant les centres commerciaux et les administrations publiques. Les Forces de sécurité intérieures rappellent que tous les automobilistes sont priés de mettre en évidence sur leur tableau de bord leur identité complète, leur lieu de résidence habituelle et leur numéro de téléphone, quand ils garent leur voiture hors de leur propre parking ou hors d’un parking gardé où leur identité sera vérifiée. Mon voisin n’a pas encore fait le plein comme il le fait à chaque crise. Je pense que cela ne tardera pas.
Après les discours très va-t-en guerre du début de la semaine, une certaine tempérance est venue ralentir la marche à la guerre – des sources qualifiées de sûres affirmaient que les premières frappes auront lieu ce jeudi 29 août. Elles semblent avoir été différées pour plusieurs raisons. Il y a, ce jeudi justement, une rencontre prévue de longue date entre Barack Obama et l’opposition syrienne… Les observateurs de l’ONU chargés d’enquêter sur l’attaque chimique de la Ghouta sont toujours à Damas, il est donc « normal » d’attendre le résultat de leur enquête et l’analyse de leurs échantillons avant de décider d’intervenir. D’autant plus qu’attaquer la Syrie alors qu’ils sont toujours sur le terrain en fait des otages probables pour ne pas dire certains… Il y a aussi les parlements qui ont, chacun à sa manière, rappelé à l’ordre les gouvernants. Alors, Obama et les autres vont prendre le pouls et le feu vert des députés avant de nous jeter dans une nouvelle guerre.
Une guerre dont la qualification a été revue aussi à la baisse : pas de troupes au sol, il ne s’agit pas d’une intervention militaire sur le terrain mais de frappes ciblées sur des cibles identifiées – 35 très exactement – normalement sans dommage collatéral (?). Le but de la guerre n’est pas de modifier l’équilibre des forces (?), n’est pas de renverser le régime (?) mais juste de donner une leçon à Bachar el-Assad, parce qu’il a usé d’armes interdites. En effet il semble que, s’il y a consensus au sein de la communauté internationale, c’est bien sur ce point : on ne touche pas au régime, on ne touche pas au parti unique. La Syrie de demain sera baassiste mais sans Assad. Alors, pourquoi faire une guerre ?
Barack Obama l’a encore dit ce soir : « Il faut que le gouvernement syrien reçoive un message assez fort sur le fait qu’il ferait mieux de ne pas recommencer. »
La guerre, nous connaissons. Et cette nuit – il est près de 2 heures du matin – les avions militaires volent très bas. Nous n’avons pas d’aviation militaire. Généralement, ce sont les Israéliens qui violent notre espace aérien pour voir au plus près ce que fait le Hezbollah. Je pense que, cette nuit, ce sont encore une fois les Israéliens.
Prenons l’unique point de vue qui m’intéresse : c’est le nôtre, celui des Chrétiens du Liban et de Syrie et de tout l’Orient chrétien, puisque notre sort est étroitement lié.
Le sort des Chrétiens ? Le pire
En cas d’intervention en Syrie, quel sera le sort des Chrétiens ?
Le pire. Et nous le disons depuis les tout premiers jours de la révolution syrienne. Le pire, parce que cela sera celui des Chrétiens d’Irak. Comme dans toutes les crises du Moyen-Orient, ils seront les boucs émissaires de toutes les rancunes, ils seront des cibles faciles parce qu’isolées, parce que minoritaires. Ce n’est pas le régime d’Assad – qui s’est fabriqué la réputation de soutien des Chrétiens – qui viendra à leur aide. Ils auront toutes les parties contre eux. L’intervention militaire ne réussira pas à renforcer ou à unifier l’opposition syrienne – et ce n’est pas le but. Le risque est énorme de la voir s’ancrer toujours plus dans ses divisions. Pour les islamistes, les Chrétiens sont toujours associés aux « croisés » occidentaux. Pour le régime, les Chrétiens ne seront plus d’aucune utilité. Les Assad et assimilés se sont fait une « beauté » en s’affichant protecteurs des Chrétiens, espérant ainsi s’attacher la communauté internationale. Et leur extraordinaire réseau de désinformation aidant, ils avaient quasiment réussi.
Mais, en cas de non-intervention en Syrie, quel sera le sort des Chrétiens ?
De mal en pis avant d’atteindre le pire des pires annoncé plus haut. Isolés, totalement isolés, ils font face à une rébellion divisée où l’on trouve de tout – y compris des Chrétiens. Au sein de cette rébellion, les islamistes sont chaque jour plus nombreux. Les Chrétiens sont assimilés au régime, ils sont donc l’une des cibles de la rébellion. Le régime, passé maître de l’école des pyromanes-pompiers avec une très longue et très meurtrière expérience au Liban, sait jouer de leurs peurs et de leur allégeance. Une allégeance fondée sur la peur. Dupes du discours des Assad, les Chrétiens n’ont pas su ou n’ont pas pu prendre à temps leur distance avec le régime. En cas de victoire des islamistes, nous devinons sans peine leur sort.
Une intervention militaire en Syrie vaut-elle mieux qu’une non-intervention, pour les Chrétiens de Syrie ? Impossible de trancher. Le sort de nos frères de Syrie est aujourd’hui scellé. Ils sont condamnés. A une mort lente.
Le « non » des Eglises
Toutes les Eglises de Syrie ont dit leur opposition à l’intervention militaire. Un malheur que l’on connaît vaut mieux qu’un malheur inconnu !
On sait comment on commence une guerre, mais on peut difficilement deviner comment on la termine.
Faire une guerre pour bien marquer que l’on ne peut violer impunément les lignes rouges décidées par un président américain est un bien maigre motif pour la faire, d’autant qu’elle n’a pas d’autre but avoué.
Le concert des nations semble totalement acquis au fait de garder la structure de l’Etat baassiste. La leçon de la guerre d’Irak a porté. La débaassisation des institutions et de l’Etat avait conduit au chaos et il avait fallu rappeler au service les officiers bannis parce qu’encartés au parti Baas au pouvoir.
En résumé, si nous devons croire les informations distillées dans la presse par les services américains : les frappes auront lieu la semaine prochaine, elles viseraient 35 sites et dureront trois jours. Avis est donné au régime de dégager les lieux, pour qu’il y ait le moins de victimes possible !
jeudi 29 août 2013
Réforme ou replâtrage ?
En cette rentrée déjà plombée par le chômage de masse et le choc fiscal, le gouvernement s'attaque, avec la réforme des retraites, au dossier le plus explosif de tous. Jean-Marc Ayrault termine aujourd'hui son tour de table avec les partenaires sociaux avant de dévoiler ses arbitrages d'ici la fin de la semaine.
À quoi faut-il s'attendre avant la présentation du projet de loi à la mi-septembre ? Pas au grand soir, ni au big-bang. À une réforme de plus, la quatrième en vingt ans. Un replâtrage homéopathique qui, selon le gouvernement, se veut plus juste que les précédents. Un bricolage inopportun selon l'aile gauche du PS mais destiné, toutefois, à combler les 7 milliards d'euros de déficit du régime général attendus en 2020.
Pour y parvenir, pas question, avait sommé le chef de l'État, de toucher à nouveau à l'âge légal de départ, reporté à 62 ans par la droite en 2010. Pas question non plus de s'attaquer aux régimes spéciaux, ni d'aligner le régime du public sur le privé. Les fâcheux calculs politiciens à l'approche des échéances électorales (municipales en mars, européennes en mai 2014) ont tué dans l'oeuf toute réforme d'envergure.
On l'a vu par le passé : coller des rustines à la va-vite sur les flotteurs d'un pédalo à la dérive ne suffit pas dans la durée à le maintenir au-dessus de la ligne de flottaison. Faute de courage politique et d'une indispensable réflexion globale sur l'État providence, on retient qu'il faudra bien un jour remettre le couvert.
Le coût du travail entre en jeu
En attendant, la réforme se dessine sur la base d'une hausse de la durée de cotisation, mais pas avant 2020. Estampillée à gauche avec la prise en compte de la pénibilité, des droits pour les femmes et les jeunes, déclenchera-t-elle l'onde de choc promise le 10 septembre par les syndicats les plus contestataires ? Pas sûr, car la CGT et FO sont loin d'afficher un front uni avec les centrales réformatrices à l'image d'une CFDT plutôt satisfaite. Une certitude : actifs, retraités et entreprises seront mis à contribution pour « sauver » ce système par répartition auquel les Français restent très attachés. Un dispositif qui pèse 13 % de la richesse produite chaque année par le pays.
Maintenant, comment passer à la caisse ? Via une hausse de la CSG, un brin controversée ces dernières heures ? Une hausse des cotisations patronales et salariales ? Un peu des deux ? Le suspense sur le financement demeure.
En recourant à la fiscalité, cet instrument usé par la gauche jusqu'à la corde, l'exécutif prendra-t-il le risque de freiner la consommation des ménages en mal de pouvoir d'achat, de gripper le moteur de la croissance, de mettre à mal la compétitivité de la France qu'il cherche par ailleurs à restaurer ?
(Sur) taxer n'est pas réformer. Pour contrer l'exaspération du patronat, vent debout lui aussi face au ras-le-bol fiscal, le Premier ministre a cherché, hier, à désamorcer la bombe en proposant au Medef une réflexion sur la baisse du coût du travail pour compenser une hausse des cotisations. Manoeuvre politique ou vraie main tendue ? L'avenir va vite nous le dire.
Gare à l’intox !
Gare à l'intox ! La précaution n'est pas superflue après l'utilisation (de moins en moins présumée) par Bachar al-Assad de l'arme chimique. Mais on veut parler plus généralement ici de l'escalade de la guerre verbale et des postures belliqueuses qui empoisonnent l'atmosphère. Depuis quelques jours, en effet, se déroule une tragi-comédie diplomatique où chacun cherche à impressionner l'adversaire à coups de déclarations martiales. Aux Occidentaux qui menacent de « punir » Bachar al-Assad, celui-ci et ses alliés promettent en retour l'apocalypse. Tout se passe comme s'il s'agissait, pour chaque camp, de faire fléchir l'autre avant que ne survienne l'irréparable.
Parce qu'il faut bien admettre que, si les paroles sont fortes, les bras sont un peu tremblants du côté des États-Unis et de la « coalition des volontaires ». Même si les préparatifs guerriers sont très avancés, il y a chez Barack Obama des scrupules à agir sans aval onusien et avant les conclusions, différées, de la mission de l'Onu sur les preuves de l'attaque chimique.
Il y a, en tout cas, un décalage entre la condamnation des actes ignominieux de Bachar al-Assad et la timidité de la sanction envisagée. Il s'agit de « donner une leçon » au despote de Bagdad comme on infligerait une remontrance à un gamin qui a joué avec le gaz. Dans le dévoilement de ce qui devrait relever du secret militaire, il est mentionné que la punition ne durera que deux ou trois jours à travers des frappes ciblées et qu'il n'est pas question de renverser le régime. Tout cela pour ne pas froisser la Russie, alliée de Damas.
UMP, l’inventaire des prétendants
Dans le commerce, septembre n’est pas la date idéale pour dresser l’inventaire. Dans les boutiques politiques, c’est autre chose.
L’inventaire de l’ère Sarkozy lancé par Jean-François Copé empoisonne la rentrée de l’UMP. Entre les partisans de l’examen critique du précédent quinquennat et les adversaires farouches d’un exercice qui pourrait tourner à l’auto flagellation, le gouffre est aussi abyssal que la dette de la France.
Du coup, plutôt que de ressasser le passé, les caciques de la droite se projettent dans l’avenir et 2017. C’est moins risqué.
Pour se donner de la hauteur, Laurent Wauquiez gravit le mont Mézenc, version libérale de la Roche de Solutré. Preuve que la génération Mitterrand a laissé des traces…
Jean-François Copé s’est, lui, engagé à libérer la France du “joug socialiste” ; l’appel sur Radio Londres ne saurait tarder… L’ancien Premier ministre François Fillon préfère le droit d’inventer au devoir d’inventaire. Ce qui est une façon élégante de pointer le manque d’imagination d’hier. Même Michèle Alliot-Marie ne s’interdit rien pour 2017, c’est dire si l’avenir peut réserver des surprises.
Cette rafale de bonnes intentions ressemble comme deux gouttes d’eau à un tir de barrage. Pour empêcher une bonne fois pour toutes Nicolas Sarkozy de troubler le bal des prétendants. Comme si l’absent continuait de battre la mesure…
La « France à la croisée des chemins »
Mais les boutiquiers de l’UMP nous parlent de leur « inventaire »
Le matraquage et même l’oppression fiscale ; la détérioration du pouvoir d’achat ; une non-réforme des retraites réglée à l’aide d’une nouvelle hausse des prélèvements, sans toucher aux structures d’un système obsolète et à bout de souffle ; et surtout pas d’allongement de la durée de cotisation, pourtant indispensable, mais qui indisposerait les syndicats et la gauche de l’actuelle majorité ; un chômage colossal qui, malgré l’onéreux subterfuge des emplois aidés, continue de croître ; l’insécurité tout autant ; les Roms qui s’abattent sur la France comme la misère sur le pauvre monde ; Christiane Taubira et sa politique pénale controversée, s’apprêtant à vider les prisons avec ses peines de probation, de substitution et faridondon… Le Premier ministre le signalait dimanche dans son discours de La Rochelle : « La France est à la croisée des chemins. » Dont certains conduisent à des impasses et d’autres, souvent privilégiés par le pouvoir en place, au bord du gouffre… Mais les boutiquiers de l’UMP nous parlent de leur « inventaire ». Du « bilan » des années Sarkozy… Comme s’ils n’avaient, en cette période de tous les dangers, rien d’autre à dire aux Français.
Le procès du sarkozysme ?
Cet inventaire aurait dû être fait à l’automne 2012. Mais, alors, le parti de l’ex-majorité désavouée par les électeurs se trouvait plongé en pleine guerre intestine. Un combat des chefs qui allait dégénérer pendant plus d’un mois, avec, à la clé, accusations de malversations et de votes frauduleux. On se serait cru chez les socialistes. Aujourd’hui, plus d’un an après la défaite de Nicolas Sarkozy et à quelques mois des élections municipales, puis européennes, et vu le contexte politique qui s’alourdit, avec notamment d’inquiétants bruits de bottes et des choix budgétaires cruciaux pour l’avenir de la France et des Français, le moment de faire le bilan du sarkozysme semble déplacé. Pour ne pas dire incongru. Il y a de l’urgence dans l’air, mais les apothicaires de l’UMP ont le nez dans leurs livres de (règlements) de comptes, avec des préoccupations d’arrière-boutique.
Pour la petite histoire, l’expression « droit d’inventaire » a été créée en février 1995 par Lionel Jospin. Investi comme candidat à l’élection présidentielle après le retrait inattendu du favori Jacques Delors, l’ancien Premier secrétaire du PS entendait, par cette formule, prendre ses distances avec le pouvoir mitterrandiste en pleine déliquescence et massivement rejeté par les Français. Certains ténors de l’UMP se jospinisent donc dans leur démarche de se dissocier de ce qui, dans le sarkozysme, a déplu aux Français.
Jean-François Copé, longtemps hostile à l’idée d’inventaire, s’y est rallié de façon impromptue le 17 août dernier dans un entretien publié par Corse-Matin, pour des raisons que nous expliquions hier dans Présent. A la grande fureur des sarkozystes, qui redoutent que cet inventaire ne tourne au procès de l’ancien chef de l’Etat. Pour Brice Hortefeux, qui fustige une « politique du rétroviseur », « le temps que l’on passera à l’inventaire sera du répit pour le gouvernement ». Ce n’est pas faux. Mais à part quelques coups de gueule, donnés le plus souvent à tort et à travers, l’UMP n’a, jusqu’ici, pas beaucoup gêné le gouvernement socialiste. Et surtout pas par ses contre-projets…
La décennie perdue
Les fillonistes, évidemment, ne font pas confiance à Copé. « Il va organiser une convention bidon pour pouvoir dire, C’est bon, le bilan a été fait ! N’en parlons plus. » Proche de l’ancien Premier ministre, le député Pierre Lellouche souhaiterait « prendre le temps d’analyser le passé pour rebâtir un projet ». Pour cela, il faudrait étendre l’analyse à ce que beaucoup d’économistes nomment aujourd’hui la « décennie perdue » et passer au crible les dix années d’immobilisme ou de faux-semblants – l’agitation permanente masquant alors la stagnation et l’inertie – de la droite libérale, de Chirac à Sarkozy. Laurent Wauquiez parle, à ce propos, de « réformettes », pourtant vendues à l’époque comme de « grandes réformes ». Un ancien ministre de Sarkozy témoigne, lui aussi : « Notre première proposition dans l’opposition a été d’appeler à la suppression des 35 heures. Des électeurs m’ont alors dit : Pourquoi ne l’avez-vous pas fait quand vous étiez au pouvoir ? Bonne question. A laquelle, d’ailleurs, Copé fait écho lorsqu’il déclare : « Nous devons pointer du doigt ce que nous n’avons pas osé faire et en tirer les conséquences. » Pour le président de l’UMP, « il faudra assumer une baisse massive des impôts », « lutter contre l’assistanat » et, sans doute, « revenir sur le RSA ». Mis en place sous Sarkozy…
Conséquences à tirer de tous ces ratages ? Changer entièrement le logiciel de la droite libérale, héritière en France d’une conception étatique et dirigiste de la société. Et surtout changer de dirigeants, qui ne gouvernent plus dans l’intérêt du pays, mais l’œil rivé sur les sondages en vue de leur prochaine réélection.
A cela s’ajoute, pour l’UMP, un problème de leadership, qu’entretiennent les manigances manœuvrières de Nicolas Sarkozy. « Pas une semaine ne passe sans que l’ancien chef de l’Etat ne s’entretienne avec des dirigeants de la droite, ne convoque à son bureau un député battu ou un ancien ministre à qui il promet un avenir radieux. » L’objectif étant de faire savoir : Coucou, je suis toujours là. Et je compte bien y être plus que jamais.
Seulement voilà : pour des gens comme Fillon, et plus encore Juppé, 2017 représente leur ultime chance d’atteindre l’Elysée. En finir avec ce président battu qui continue à s’accrocher les préoccupe plus que l’état de la France.
Au fait, que pense Nicolas Sarkozy de cette initiative « d’inventaire » ? Officiellement : « Qu’ils fassent ce qu’ils veulent, ce n’est pas ma préoccupation ! ». Mais en off : « L’UMP est vérolée. » Petite ou grosse vérole ?
Raffarin : le pavé de l’ours ?
Dans Le Monde daté de mercredi Jean-Pierre Raffarin, qui fut l’un des premiers à réclamer cet inventaire, déclare : « Nicolas Sarkozy n’aurait jamais dû perdre la présidentielle de 2012. Nous devons éviter collectivement certaines récidives. » Sous entendu : si le récidiviste a perdu, c’est bien sa faute. L’ex-Premier ministre souligne notamment « quelques faiblesses comportementales et politiques ». Trop de bling-bling, d’arbitraire et d’agitation permanente, sans doute ? A la question : L’UMPdoit-elle tourner la page Sarkozy ou attendre son retour ? Raffarin répond : « L’UMP doit n’attendre personne. Elle doit avancer et construire son projet. » Mais, tient aussi à préciser l’ancien Premier ministre : « Le bilan de Nicolas Sarkozy est globalement positif. » Comme celui des ex-pays communistes selon, jadis, Georges Marchais ? Raffarin fait dans l’épicerie fine…
Le son Aubry
Dans un des nombreux entretiens qu’elle a donnés durant le week-end dernier, Ségolène Royal feignait, faussement naïve, de s’interroger sur le silence observé par Martine Aubry. Je cite : « Ah, elle ne s’exprime pas ? Elle fera bien un petit son demain. (…) Vous voulez que je lui demande de faire un son ? »
Faire un son… Curieuse expression ! On ne sait trop s’il s’agit d’exécuter un solo de trompette, d’un borborygme intestinal ou de lâcher quelques phrases dans un micro. En tout cas, même si Ségolène a fait l’âne pour avoir ce son, Martine Aubry ne l’a pas produit durant les journées de La Rochelle. Juste des photos où on la voit notamment, sur l’une d’elles, étreindre chaleureusement, presque amoureusement, Christiane Taubira. En revanche, Martine Aubry s’exprime longuement dans Le Monde daté de mercredi. Un article intitulé : « Vers une nouvelle Renaissance. La France a la possibilité d’inventer un autre monde ». L’ancien Premier secrétaire du PS écrit notamment : « L’heure n’est plus au rafistolage : nous avons la responsabilité de faire émerger un monde nouveau. » Le son Aubry ? Planant et psychédélique en diable. Un vrai « trip » digne des lendemains qui chantent. Décidément, les socialistes veulent emmener les Français à Katmandou…
Inscription à :
Articles (Atom)