Plus de dix millions de personnes dans le monde souffrent de diverses phobies. Les habitants des grandes villes sont deux fois plus susceptibles de développer ce type de maux que les personnes vivant dans des villes plus petites.
dimanche 2 juin 2013
Les nouvelles phobies que créent les grandes villes
C’est tout au moins la conclusion à laquelle sont arrivés les experts du Fonds britannique pour la préservation de la santé psychique Mind. Toutefois, selon les spécialistes, l’ampleur du phénomène pourrait être beaucoup plus importante, car beaucoup cachent soigneusement leurs phobies.
Ca fait près de 50 ans que les habitants de la ville de Reeves lancent des appels à l’aide. Au début des années 1960, cette ville a reçu comme indicatif téléphonique le numéro 666. Par la suite, il s’est avéré qu’un nombre massif d’habitants souffraient d’une peur panique face au « chiffre du diable ». Et ce n’est que récemment que les opérateurs téléphoniques ont donné aux habitants la possibilité de changer le code de Reeves en 749, ce qui a grandement soulagé la population de la ville.
Ce que l’on nomme phobie, ce n’est pas une peur ordinaire qui nous est donnée par la nature comme moyen de défense, mais c’est une peur irrationnelle. Par exemple, si une personne souffre de claustrophobie, elle ressent une peur très forte à chaque fois qu’elle prend l’ascenseur ou quand elle se trouve dans un espace confiné. Elle est prise de tremblements dans tout le corps, souffre d’asphyxie. Elle peut aussi être prise de spasmes, de palpitations et d’une sensation de faiblesse. Toutefois, la personne se rend compte qu’elle n’est pas face à un réel danger, mais elle n’arrive pas, hélas, à contrôler sa peur.
Selon les experts, ces derniers temps, toutes sortes de phobies sont apparues dans le monde. Certaines personnes essaient de ne pas traverser de pont à pied ou de ne pas s’engager sur un escalator vide ; d’autres ressentent une peur panique face à un camion de dépannage, face aux stalactites de glace qui pendent des toits, ou encore face aux forces de l’ordre. Toutefois, depuis de nombreuses années, la peur la plus répandue est celle de prendre l’avion selon Sergueï Enikolopov, psychologue de l’Académie russe des sciences médicales :
« Beaucoup de gens boivent de l’alcool à bord des avions. Ils boivent parce qu’ils ont peur de voler, et pour se calmer. Cette crainte est associée à la peur des espaces clos. Il est important de noter que ces craintes sont de loin supérieures à ce qu’il est nécessaire de craindre en réalité. La probabilité d’accident est beaucoup plus faible en avion qu’en voiture. Mais les gens ont davantage peur des avions que des voitures.»
Comme le dit justement un conte populaire russe : « La peur a de grands yeux : elle voit ce qui n’existe pas. » Il est intéressant de noter que 30% à 50% de la population russe souffre de phobie du climat. Les prévisions météorologiques informant d’un « avis de tempête » se confondent souvent dans l’esprit des gens avec les reportages de télévision montrant les ouragans dévastateurs que connaissent les États-Unis. En conséquence, les personnes sensibles projettent de telles images dans leur vision de l’avenir.
Et les Allemands, curieusement, ont peur ... des ampoules à économie d’énergie. Et c’est à nouveau la faute d’une émission de télévision qui a évoqué les dangers et les risques liés à leur utilisation. Selon ce reportage, les lampes à économie d’énergie, que doivent utiliser les Européens, diffusent des substances chimiques dangereuses, qui peuvent causer le cancer. Les experts conseillent de ne pas utiliser ces lampes pour lire, et de ne pas les laisser à la portée des enfants car elles contiennent du mercure. Parole jetée prend sa volée, surtout à la télévision. Et les Allemands qui ne sont pas particulièrement sujets à de telles phobies, sont réellement effrayés. Mais dans la mesure où les lampes ordinaires ne sont plus fabriquées par l’industrie allemande, il est possible que bientôt la demande de bougies augmente de façon substantielle.
Pour les gens ne souffrant d’aucune phobie, tout cela peut sembler très étrange, voire farfelu. Cependant, pour les personnes atteintes de phobies, ce n’est pas du tout un caprice, mais une maladie qui les emprisonne au quotidien. Mikhaïl Kamelev, psychologue clinicien nous a expliqué comment sortir de ce cercle vicieux et se sentir enfin libre :
« Si nous parlons de phobies légères, dans la plupart des cas, elles passent toutes seules. Mais en général, la meilleure façon de se soigner est, bien sûr, de se tourner vers un psychothérapeute. Il ne faut pas attendre que la phobie atteigne un stade où le malade ne va plus réussir à se lever de son lit afin que rien ne lui arrive. Le plus efficace est de combiner psychothérapie et psychopharmacologie. »
Le vieil adage « Combattre le feu par le feu » est particulièrement pertinent dans le traitement des phobies, de sorte que la plupart des psychiatres ont recours à la thérapie cognitive. Autrement dit, le patient s’habitue peu à peu à faire face à la situation ou à l’objet source d’angoisse, tout d’abord en l’imaginant puis en s’y confrontant concrètement. Les experts recommandent de ne pas éviter la peur, mais plutôt de la regarder droit dans les yeux.
Si vous êtes malgré tout atteint par cette maladie, ne vous inquiétez pas. De grands hommes étaient dans le même cas, comme Jules César qui avait une peur panique des orages, Joseph Staline qui souffrait d’aviophobie, et bien d’autres. Selon les scientifiques, la phobie touche les personnalités créatives et talentueuses, et son apparition est une bonne raison pour améliorer votre vie au quotidien. N
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