mardi 25 juin 2013
Idoles
Idoles
Comment expliquer la lourde, la scandaleuse condamnation de Nicolas, prisonnier politique d’un régime qui se targue de promouvoir l’égalité et la liberté d’expression ? En quoi cela sert-il la politique de François Hollande de créer ainsi un martyr – ou plutôt le plus emblématique parmi de multiples « martyrs » gazés, frappés, traqués pour port de T-shirt, victimes de brutalités policières alors qu’ils participent tranquillement à une soirée de Veilleurs… ?
A quoi joue le pouvoir ? Serait-ce une diversion – comme d’aucuns ont accusé toute l’affaire du « mariage » gay d’être une diversion – destinée à satisfaire une « base » hostile à tout ce qui est perçu comme catho ou bourgeois ? Ou encore une tentative d’intimidation pour essayer de mettre fin, une fois pour toutes, à une mobilisation inattendue, à la fois dans son apparition, dans sa réussite numérique et dans sa durée ?
Assurément, le pouvoir socialiste, enferré dans la culture de mort dont il est d’ailleurs loin d’être le seul promoteur, ne comprend rien à ce qui se passe dans la France profonde. Cela faisait des dizaines d’années que, un peu plus ou un peu moins, un peu vite ou à pas feutrés, le démantèlement du tissu social par les attaques contre la famille et contre l’intelligence des jeunes générations était une œuvre partagée par la quasi-totalité des partis politiques. Et ainsi les militants de la Manif pour tous ou du Printemps français ont stupéfié le pouvoir, qui pensait ne rencontrer une telle résistance que parmi les troupes de Civitas.
Derrière des allures diverses et des déclarations plus ou moins construites, des slogans et des mots d’ordre qui allaient du convenu à l’intransigeance, c’est au fond un même esprit qu’il fallait voir.
Au bout de dizaines d’années de décervelage, les efforts de l’Education nationale et de l’enseignement phagocyté par l’Etat ont, sans doute, eu pour effet de rendre certaines contestations moins étayées, moins doctrinalement sûres que d’autres. Mais, en touchant aux réalités simples et évidentes, « ils » ont franchi le pas de trop.
Alors, intimidation pour en finir ? Il y a de cela. Sur certains, cela fonctionne : voyez le maire UMP de Mésanger qui, après avoir annoncé qu’il ne célébrerait pas le « mariage » de deux homosexuels qui lui est demandé, a battu en retraite, a « réfléchi » sous le coup de « pressions folles » et laissera un de ses adjoints, catholique pourtant, officier pour lui éviter la prison : « Autrement dit, cette belle âme fera par charité chrétienne ce que le christianisme réprouve… Comme c’est beau ! Comme c’est lâche ! », note Yves Daoudal sur son blog.
La vérité profonde de cette affaire est qu’il y a une idole, il y a des idoles intouchables auxquelles il faut sacrifier sous peine de perdre ses droits, sous peine d’être soumis à cette « guillotine sèche » qu’est la persécution judiciaire, la perte du droit de s’exprimer, la marginalisation non sanglante mais diablement efficace.
Nous avons vu les coups pleuvoir et les lacrymos viser d’honnêtes gens à brûle-pourpoint.
Dimanche, nous avons vu aussi la traînée de dégâts laissée derrière lui par un cortège d’« antifas » venu bruyamment déplorer la mort de Clément Méric dans une manifestation tendue aux abords de l’Opéra, à Paris. Il y a eu des vitrines cassées – spécialement celles des banques, comme il sied à des militants anticapitalistes, mais aussi celles de commerces plus ordinaires – et une porte d’immeuble a été forcée et taguée.
Vous l’avez deviné : on n’a pas sorti la moindre bonbonne de lacrymogène et il n’y a eu qu’une petite quinzaine d’interpellations de jeunes dont tout le monde, de la presse à la police en passant par les organisateurs, répète qu’il s’agit de « groupes ultra-radicaux, de casseurs violents et très mobiles qui étaient venus en découdre ».
Bien sûr ; rien à voir avec les gentils qui, cagoulés ou le visage masqué, dénonçaient à coups de pétards l’islamophobie et l’homophobie.
Pourquoi les traquer ? Un peu pour la forme, histoire de ne pas paraître trop évidemment pratiquer le deux poids deux mesures, Valls a bien dû se dire satisfait de la gestion policière du cortège… Mais au fond, ils pensent comme le pouvoir et sacrifient aux nouvelles idoles. Cela vaut bien quelques vitrines cassées.
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