lundi 6 mai 2013
Télé réalité
Télé réalité
Le temps politique n’est pas toujours celui de la communication, c’est entendu, mais il arrive que les deux coïncident parfaitement.
Sauf à se laisser submerger par les discours contestataires et à finir noyé sous les démonstrations de force de l’extrême droite, de l’extrême gauche et de tous les mouvements anti-quelque chose qui battent le pavé en ce mois de mai, Jean-Marc Ayrault se devait donc de réagir.
Il lui fallait urgemment occuper l’espace et reprendre la main. Histoire de réduire les slogans hostiles et les coups de menton de Mélenchon ou de Le Pen au rang de gesticulations. Et de réaffirmer, comme chaque Premier ministre avant lui, qu’il gardait le cap, que la route était droite mais la pente forte, que de profondes réformes avaient été entamées et que rien ne viendrait saper sa détermination, ce genre de formules toutes faites qui passent bien au journal de 20 h.
Quand la pression devient trop forte, il s’agit de desserrer l’étreinte. C’est une règle physique et politique intangible.
Sur la forme, Jean-Marc Ayrault s’est donc sans surprise évertué à donner l’image d’un homme pugnace. Martelant la notion de croissance comme un mantra et donnant, avec le projet de réduction de la participation de l’État dans certaines entreprises publiques, un sacré os à ronger aux commentateurs pour les prochains jours.
Au moment même où le « gros mot » de nationalisation resurgissait du côté de Saint-Nazaire après avoir été dans la bouche de Hollande à Florange, le message n’est évidemment pas anodin. Il dit l’air de rien que ce gouvernement, qui se veut celui de la « réalité » et qui continue à nier la notion même d’austérité, a sensiblement accentué son inclinaison libérale.
C’est une information qui plaira beaucoup à Bruxelles. Beaucoup moins du côté de l’électorat du PS et de ses alliés.
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